Casino : annonce imminente sur l'ampleur du plan social

La direction de Casino a fait savoir aux représentants du personnel que la « nouvelle organisation des entreprises » au sein du groupe serait communiquée mercredi, selon l'intersyndicale. Ce rendez-vous est plus qu’attendu par le personnel depuis que des réductions d’effectifs ont été décidées, suite à la vente à la concurrence de la quasi-totalité des hypermarchés et supermarchés. Ces dernières semaines, les syndicats ont notamment évoqué la suppression de 6.000 postes.
L'ordre du jour de la réunion de ce mercredi sera consacré à la présentation de la réorganisation à venir, incluant la mise en place de PSE pour les salariés qui ne seront pas conservés, selon les syndicats.
L'ordre du jour de la réunion de ce mercredi sera consacré à la présentation de la réorganisation à venir, incluant la mise en place de PSE pour les salariés qui ne seront pas conservés, selon les syndicats. (Crédits : ERIC GAILLARD)

Après avoir officiellement changé de main fin mars, l'heure est à la réorganisation interne chez Casino. Selon l'intersyndicale (CGT, CFDT, Unsa, CFE-CGC), la direction va convoquer mercredi 24 avril « l'ensemble des instances du périmètre historique » pour que « leurs directions respectives leur remettent les documents relatifs » à ce sujet.

Il s'agit de la CSEC CDF, qui regroupe les magasins sous enseigne Casino en France, et d'Easydis, en charge de l'activité logistique du groupe. Les deux sont menacées par des réductions d'effectifs depuis que Casino a décidé de vendre la quasi-totalité de ses hypermarchés et supermarchés - 288 sur 314 - à Intermarché, Auchan et Carrefour d'ici au mois de juin. Ne resteront plus que C-Discount, 1.300 magasins intégrés (338 Monoprix, 170 Naturalia, 323 Franprix et 493 magasins de proximité sous enseignes Spar, Vival, Le Petit Casino), pour près de 7.000 magasins exploités en franchise.

La direction du distributeur, passé sous le contrôle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et de ses alliés Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor, n'a pas souhaité faire de commentaire sur ce point.

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Confusion

Dans ce cadre, des plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) doivent être lancés. Fin mars, ils ne l'étaient pas encore et le nouveau directeur général Philippe Palazzi avait indiqué que « dès que nous serons prêts, nous en informerons en primeur le CSEC (comité social et économique central) », avait-il précisé dans un entretien à l'AFP et au Progrès.

Les comités social et économique (CSE) de sept sociétés du groupe Casino ont justement été conviés ce lundi matin à une « réunion d'information sur la situation économique de l'entreprise », a expliqué à l'AFP l'un des participants. Selon lui, deux autres réunions devraient suivre, l'une mercredi pour dévoiler les ordres de grandeur des effectifs supprimés au sein de chaque entité, puis une autre « qui aura pour objectif la présentation de la totalité des plans sociaux ».

Plusieurs organisations syndicales contactées par l'AFP ont de leur côté indiqué qu'il n'y avait pas de réunion de CSE ce lundi, mais que la direction avait averti oralement les instances représentatives du personnel des différentes sociétés du périmètre historique du groupe de la tenue d'une première réunion mercredi.

Réorganisation et PSE au menu

L'ordre du jour de la réunion de ce mercredi sera en tout cas consacré à la présentation de la réorganisation à venir, incluant la mise en place de PSE pour les salariés qui ne seront pas conservés, selon les syndicats.

« J'ai demandé s'il sera question des PSE, on m'a répondu oui », indique une élue du personnel.

Et une autre source syndicale de précise : « La direction souhaite aller vite pour boucler les PSE d'ici fin juin, les syndicats pensent quant à eux que cela prendra jusqu'en septembre ». Ce que la direction du groupe a démenti auprès de l'AFP, précisant « respecter les délais légaux » devant courir jusqu'en septembre.

Ces réunions seront aussi « l'occasion d'installer les nouveaux membres des CSEC car 80% de ceux qui siègent actuellement s'en iront avec la vente des magasins à partir de fin avril », a précisé la source syndicale déjà citée.

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Des réponses attendues

Ce rendez-vous est plus qu'attendu par le personnel pour que la lumière soit enfin faite sur le nombre de postes voués à disparaître. Ces dernières semaines, les syndicats ont notamment évoqué la suppression de 6.000 postes. Un chiffre qui, bien que jugé cohérent par certains proches du dossier, constituait a priori le pire des scénarios. Il a aussi été question de 2.000 à 3.000 postes supprimés. Le nombre sera en tout cas élevé puisque 80% des 1.500 salariés (1.800 avec les CDD, les alternants...) travaillent pour les hypers et supermarchés voués à être vendus.

La direction chercherait en tout cas à limiter la casse et prévoirait pour cela d'internaliser de nouveau certaines activités jusque-là sous-traitées, notamment au siège de Saint-Étienne. Ces suppressions de postes devraient toucher les magasins non rachetés par la concurrence, les entrepôts amenés à fermer et le siège. La direction a toutefois déjà pris des engagements : porter une attention particulière à Saint-Étienne pour limiter l'impact social, proposer des indemnités de départ supérieures à celles prévues dans la convention collective et, en plus du plan social, un plan de départs volontaires.

La situation devrait être (au moins en partie) éclairée d'ici 48 heures. Reste que, le temps de négocier ces différents plans, les premiers départs devraient avoir lieu cet automne.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 23/04/2024 à 8:45
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C est un naufrage .. grâce à Naouri … une entreprise centenaire …d autres vont suivre comme Truffaut qui a commencé à licencier en masse .. l’ inspection du travail est intervenue et des plaintes au pénal arrivent…

le 23/04/2024 à 9:35
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Tout ça pour la paranoïa d un homme avide de pouvoir et d argent ! Quelle désastre humain économique et financier ! On attends toujours la commission d enquête parlementaire sur l inaction des autorités de tutelle à savoir l autorité des marchés fi...

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