Innoveox lève des fonds pour poursuivre sa révolution dans le recyclage

Innoveox, une PME dotée d'une technologie unique dans le traitement des déchets industriels dangereux, espère lever 16 millions d'euros sur Alternext. Sa solution intéresse les géants mondiaux de la pétrochimie, de la chimie et de la santé.
La première unité de production d'Innoveox, près de Pau. Elle fonctionne comme une Cocotte-Minute, avec un réacteur contenant de l'eau chauffée à 374 °C. / DR

« L'entrée sur le marché NYSE Alternext va nous apporter beaucoup, lance Jean-Christophe Lépine, PDG d'Innoveox. Elle va nous permettre d'avoir la surface financière pour répondre aux attentes des grands groupes et d'enclencher les contrats. »

Des contrats qui se chiffrent en millions d'euros... Car, cette société bordelaise créée en 2008 possède une technologie unique au monde, mise au point en collaboration avec le CNRS (actionnaire de la start-up). Par un processus « d'oxydation hydrothermale supercritique », type Cocotte-Minute, elle est capable de transformer des déchets industriels liquides dangereux... en eau.

Et ce à un coût inférieur ou égal à celui des incinérateurs, sans les inconvénients, à savoir des résidus polluants et une mauvaise acceptation par les riverains. Autre avantage, elle implante ses unités directement sur le site de l'industriel.

En phase phase pré-industrielle

Après vingt ans de recherche et trois ans de production dans sa première unité à Arthez-de-Béarn, près de Pau, Innoveox est prêt pour une aventure industrielle. Son marché, mondial, est considérable : 25 millions de tonnes de déchets industriels toxiques dans la pétrochimie, la chimie et la santé. Avec à la clé un chiffre d'affaires potentiel de six milliards d'euros. Ne seraitce qu'en France, chaque année, quelque 7 millions de tonnes de déchets industriels dangereux (produits cosmétiques et pharmaceutiques, solvants...) sont produits.

À ce jour, ces déchets sont collectés, transportés et traités le plus souvent par enfouissement ou par incinération, faute d'alternative. Plus écologique, la technologie d'Innoveox permet de convertir - grâce à un réacteur contenant de l'eau chauffée à 374 °C et mise sous une pression équivalente à 221 fois celle de l'atmosphère - une tonne de déchets toxiques en un mètre cube d'eau, mais aussi de produire de l'énergie.

Et, sur ce vaste marché mondial, « Innoveox n'a pas vraiment de concurrent. General Atomics traite essentiellement les armes chimiques et ne récupère pas l'énergie. À terme, on n'exclut pas, d'ailleurs, de s'attaquer à ce secteur », indique Jean-Christophe Lépine.

Innoveox vient d'ailleurs de signer un premier « gros » contrat de services de six millions d'euros sur cinq ans avec Inter'val, avec pour mission de transformer des déchets industriels toxiques en eau propre sur l'île de la Réunion. D'autres contrats devraient suivre rapidement.

« Nous avons déjà actuellement plus de cinquante prospects industriels », révèle son PDG. Innoveox s'est fixé un objectif de chiffre d'affaires annuel de 40 millions d'euros pour 2018, contre

1 million en 2014...

Dès cette année, le nombre de salariés de la PME va doubler et passer de 15 à 30. Par ailleurs, Innoveox va créer son laboratoire industriel dans l'agglomération bordelaise, d'ici à la fin 2014, pour y réaliser d'autres essais préindustriels. Pour financer son développement, la société espère lever 16 millions d'euros en Bourse. La période de souscription est ouverte jusqu'au 29 avril.

« À la suite de l'annonce de l'introduction sur Alternext, j'ai déjà reçu plusieurs coups de téléphone, notamment en provenance du Canada, dans le secteur de la papeterie », annonce Jean-Christophe Lépine.

_____

  

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 30/04/2014 à 21:58
Signaler
La même aventure qu'Europlasma côté aussi à la bourse de Paris ? Après l'amiante et les poubelles dans in chopower, le passage en mode industriel trébuche !! Euro plasma après son pilote industriel qui était un succès, approché par Suez est au bord d...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.