"Nous espérons obtenir des concessions de barrages"

Dans un entretien exclusif à La Tribune, le patron de la filiale énergies renouvelables du géant italien de l'énergie Enel, Francesco Starace, précise son ambition de "remporter 2 à 3 " des appels d'offres pour l'exploitation de barrages en France que les autorités doivent lancer. Il explique aussi les intentions d'Enel Green Power face à EDF et Poweo.
Francesco Starace, administrateur délégué d'Enel Green Power

Quels sont vos projets dans l'hydroélectricité en France ?

Enel Green Power est candidat pour obtenir des concessions de barrages en France, pour lesquelles nous attendons l'appel d'offres cet automne.

Le renouvellement des concessions est en effet le seul moyen pour se développer dans cette activité. Ce ne sera pas facile car l'exploitant actuel d'un barrage dispose toujours d'un grand avantage. Mais pour les autorités ce renouvellement représente aussi la possibilité de donner une nouvelle vie à des barrages souvent vieux de plusieurs décennies en suscitant de nouveaux investissements

Peu de groupes peuvent se qualifier : il faut en effet attester d'une bonne expérience de la gestion d'installations hydroélectriques et d'une solide capacité financière, les montants en jeu étant assez élevés. Le vainqueur d'un appel d'offres devra notamment payer une contrepartie pour des concessions encore en vigueur : les autorités françaises souhaitent attribuer en même temps la concession d'installations différentes le long d'un même cours d'eau bien qu'elles arrivent à échéance à des dates distinctes. Cela fait augmenter la valeur de l'appel d'offres. Nous espérons donc obtenir des concessions de barrages, en remportant de 2 à 3 appels d'offres. Nous avons largement la capacité de faire ces investissements.


Pourquoi l'Etat français vous accorderait-il une concession ?


L'Etat français accordera les concessions aux groupes qui offrent les meilleures conditions, pas sur le critère de leur nationalité. Or Enel dispose du plus grand parc hydroélectrique d'Europe et de plus de 50 ans d'expérience d'exploitation d'installations hydroélectriques de tous type. Notre coût du capital est un des plus bas actuellement sur le marché. Dans ce contexte des concessions, nous pourrions envisager des alliances avec des opérateurs français ou étrangers selon les critères d'évaluation choisis.


Pourriez-vous étendre votre coopération existante avec EDF à l'hydroélectricité ?


La coopération avec EDF touche d'autres secteurs. Il ne me semble pas utile de l'élargir à l'heure actuelle à l'hydroélectricité.


Quels autres projets a Enel Green Power dans l'Hexagone ?


Nous avons lancé il y a peu sur la Côte d'Azur et en Provence notre réseau de franchise Enel Green Power Point, qui permet aux particuliers la réalisation d'une installation photovoltaïque sur leur maison ou leur entreprise avec une offre de financement prédéfinie. Enel Green Power a commencé avec quatre franchisés dans cette région, à la fin de l'été ils devraient être une vingtaine.
En Italie nous avons déjà 500 franchisés (Enel.si).
Nous venons de dépasser une capacité de 100 MW dans l'éolien avec la mise en place du parc du Haut de Conge, en Champagne Ardenne. Dans ce segment, notre croissance est de bonne tenue avec de 50 à 60 MW supplémentaires par an.

Dans le solaire, après un développement très turbulent comme dans les pays voisins, le gouvernement français est intervenu pour privilégier de petites installations. C'est une bonne idée.

 

Pour atteindre votre objectif d'une capacité installée de 500 mégawatts (MW) en France, êtes vous aussi prêts à racheter un concurrent, à l'instar de Poweo ?


Nous ne sommes pas hostiles à une acquisition. Mais jusqu'ici les cibles possibles en France n'ont pas rempli notre objectif de rentabilité. .Mais cela pourrait changer à l'avenir. Nous avons en revanche saisi des opportunités au Mexique, au Brésil, en Grèce, même en Italie... Nous ne sommes pas intéressés par les activités d'énergies renouvelables de Poweo, même s'il s'agit d'actifs tout à fait respectables. Ces activités n'ont pas dépassé ce seuil de rentabilité que nous nous fixons.

Dans quelles énergies renouvelables investissez-vous en priorité ?


Nous avons prévu d'investir 6,4 milliards d'euros d'ici 2015. Nous avons en effet revu cette année à la hausse de 1,2 milliard d'euros notre plan initial qui privilégiait l'éolien. Cet investissement supplémentaire sera consacré à l'hydroélectricité, au solaire et à la géothermie. Nous maintenons toutefois nos objectifs dans l'éolien, notre marche de développement étant désormais plus diversifiée. Nous investirons plus en France, en Roumanie et en Grèce ainsi qu'en Amérique latine, mais moins en Espagne et en Italie.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.