Chine : les patrons français rient jaune

Par Olivier Provost, rédacteur en chef du service Web de La Tribune.

Il y a cinq ans, lorsque vous croisiez le dirigeant d'une entreprise française et que vous l'interrogiez sur la Chine, il était obligatoirement enthousiaste : un eldorado, paradis de l'ouvrier pas cher aujourd'hui, du consommateur affamé de marques occidentales demain. Aujourd'hui, le ton commence à changer. Le divorce qui vient d'intervenir entre Danone et son ex-partenaire de l'empire du Milieu, Wahaha, soupçonné de "lui faire des produits copiés dans le dos", illustre ce début de virage qui ressemble fort à une prise de conscience.

Dans des entreprises aussi importantes qu'Alstom ou que Saint-Gobain, il n'est pas rare de trouver des patrons qui pestent contre une tendance très nette de la Chine à pomper la technologie sans vouloir en payer le prix et à progressivement fermer ses frontières pour favoriser ses producteurs locaux. Il y a bien dans ce discours un peu d'amertume face à des concurrents mieux placés que les Français en Chine et à qui les dirigeants tricolores, envieux, promettent l'enfer de la vampirisation "made in Pékin".

Mais il y a aussi une flagrante tendance à avoir sous-estimé les progrès industriels, techniques et même marketing des Chinois. Chaque année, des centaines de milliers d'ingénieurs et de commerciaux bien formés sortent des universités chinoises qui bientôt auront peu à envier aux MIT, Harvard, Polytechnique ou HEC.

Certes, ils vont mettre du temps à produire des avions et des voitures aux normes européennes et américaines. Mais, déjà, s'ils le font aux normes chinoises, c'est un fantastique marché qui risque d'échapper en partie aux appétits des firmes occidentales. Exactement comme l'a fait le Japon il y a trente ans. Même s'il restera toujours plus chic pour une minorité aisée - tout de même quelques dizaines de millions de personnes dans ce pays tentaculaire - de rouler en Mercedes et d'arborer des sacs à main Vuitton.

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Commentaires 9
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Juste retour des choses. C'est l'arroseur arrosé en quelque sorte. L'entreprise délocalise, aveuglée par le gain. Elle s'adresse à une entreprise chinoise réaliste,elle, pour le gain. Qu'elle est la plus coupable des deux? Je n'en voit qu'une: l'ave...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Enfin si nos "élites" commencent à comprendre que dans l'empire du milieu il y a : 1. le mot "milieu" et ce que cela sous entend. 2. et le mot "empire".Que ceux qui ont vu les défilés militaires du 60 ème anniversaire du parti communiste chinois réf...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Moi, j'habite en Russie, pays voisin de la Chine. Nous sommes inondés de camelotte en provenance de Chine. Une chose est claire : la qualité "made in China", c'est de la m... Pour les Russes, made in China = mauvaise qualité, à ne surtout pas acheter...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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BOYCOTT des produits chinois!!!!!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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De quoi se plaint-on ! d'une part c'est un pays qui a émergé rapidement grâce aussi aux pays de hautes technologies -depuis quarante ans : le livre " Lorsque la Chine s'éveillera " et autres littératures relativement sympathiques à son égard et aussi...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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la chine devient un mirage economique , on a cru dans les années 90 avoir le milliard de consommateurs , rappellez vous les grands penseurs du moment qui disaient , investir en chine c'est avoir moins de chomage en europe et aux usa , ben 20 ans apre...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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"Chaque année, des centaines de milliers d'ingénieurs et de commerciaux bien formés sortent des universités chinoises". Ils ne le découvrent que maintenant ? Le mépris en France pour la Chine ou la Russie est consternant. Ce sont des pays qui envoien...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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les chinois ont fait de leur essor du chantage écononique permanent : tu veux mon marché moi je veux des emplois. Puis de vaste transfert de technologie pour nous revendre et venir concurrencer nos propres produits. Où est maintenant le potentiel de ...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Les patrons français n'ont-ils pas lu en référence "le naufrage de la bite bleue" pour s'en tirer ?

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