Nicolas Sarkozy fait un voeu : profiter du sommet du G8 à Deauville pour relancer son projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM), encalminé dès sa création en 2008. L'ambition était alors de donner une nouvelle impulsion aux relations entre l'Europe et le Maghreb et le Machrek, dont les destins sont liés, économiquement (15 % des flux commerciaux) et historiquement. Ce bel élan s'est vite brisé sur le principe de réalité. Comment nouer, en effet, des accords privilégiés avec des régimes corrompus ou tyranniques ? La Tunisie de Ben Ali, lequel était loué comme un homme d'ouverture, était une exception. La méfiance entre les deux rives restait de mise. L'UPM était un projet à contretemps, comme d'ailleurs l'ensemble de la diplomatie française à l'égard du monde arabe. Mais le printemps arabe a bouleversé la donne. Il a forcé la France à adopter une nouvelle politique, de « rupture », selon l'expression du chef de l'État. Il autorise l'espoir de nouer des accords avec des démocraties émergentes. Il permet à l'Europe de « vendre » sans heurts son savoir-faire en « transition démocratique » acquis en Europe de l'Est. Et ce, avec la bénédiction des États-Unis qui souhaitent que le Vieux Continent s'implique davantage dans le développement économique et politique de la région. Pas de doute, le calendrier pourrait, cette fois, être le bon.
Le retour en grâce de l'UPM
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