Quelques flèches en plus

Elga Bartsch évoque dans cette tribune la politique des principales institutions monétaires. Selon elle, la position de la BCE devrait rester expansive et serait une bonne chose. Par Elga Bartsch, European Chief Economist pour Morgan Stanley
Elga Bartsch, European Chief Economist pour Morgan Stanley

La semaine dernière, la Banque centrale européenne a annoncé vouloir diviser par deux ses achats d'obligations à compter de janvier prochain. La BCE se rapproche donc d'une politique un peu moins expansive après la légère diminution du rythme des achats en début d'année. Toutefois, la BCE se laisse la possibilité de reprendre les achats si les perspectives se détérioraient ou si les conditions financières s'aggravaient. C'est donc un signe clair que la politique monétaire de la BCE restera très expansive. Une augmentation des taux d'intérêt n'est pas attendue dans un avenir proche.

Une position tout aussi expansive a été réaffirmée par la Banque du Japon lors de sa réunion sur la politique monétaire cette semaine. Pour l'avenir, la Banque du Japon devrait également adopter un ajustement minutieux de sa politique monétaire à partir seulement de l'année prochaine, au plus tôt. Contrairement à la BCE, la Banque du Japon contrôle directement la courbe de rendement. Nous pensons qu'un premier ajustement de 10 points de base de l'objectif de rendement pour les obligations d'état à 10 ans est probable au printemps. Comme la BCE, la Banque du Japon va attendre longtemps avant d'inverser sa politique controversée de taux d'intérêt négatifs.

Avec leur sortie prudente d'une politique monétaire extrêmement expansive, les banques centrales européenne et japonaise se distinguent radicalement des banques centrales du Canada et du Royaume-Uni. Les deux banques centrales ont déjà amorcé un revirement de leurs politiques, ou vont probablement le faire cette semaine, si la Banque d'Angleterre se décide à revenir sur la baisse des taux d'intérêt du Brexit décidée à l'été 2016. Pour les marchés financiers, la question se pose de savoir si l'augmentation des taux d'intérêt se fera en une seule fois ou s'il s'agira d'une première étape suivie de plusieurs hausses des taux d'intérêt.

La Réserve fédérale, la troisième banque centrale, qui se réunit cette semaine, devrait maintenir sa politique monétaire inchangée. Toutefois, les marchés financiers partent toujours du principe que la banque centrale américaine va de nouveau augmenter ses taux d'intérêt en décembre. La Fed voudra donc profiter de cette réunion pour confirmer son intention. À moyen terme, la politique des taux d'intérêt aux États-Unis est sujette à des incertitudes. La composition du conseil de la Réserve fédérale va changer avec des candidats nommés par le Président Trump. De plus, des divergences marquantes ressortent entre les projections des taux d'intérêt de la Fed et les attentes des acteurs du marché.

On peut s'attendre à ce que le début d'année annonce une période intéressante pour la politique monétaire. C'est une bonne chose que la BCE garde quelques flèches dans son carquois.

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Commentaire 1
à écrit le 02/11/2017 à 15:52
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Il n'y a absolument aucune information dans cet article, c'est un resucée des resucées que l'on se tape depuis des mois pour nous dire que rien ne bouge mais que tout va bien, que les banques centrales sont obligés de retenir les marchés financiers q...

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