La pub sur mobile pourrait dépasser celle sur ordi fin 2015

Les budgets des annonceurs sont en train de basculer, afin de suivre les usages de plus en plus mobiles des internautes. Le cabinet eMarketer prédit que ce point critique sera atteint début 2016 aux Etats-Unis, le spécialiste de l’optimisation des campagnes en ligne Marin Software un peu avant, fin 2015.
Delphine Cuny
Les consommateurs passent désormais la majeure partie de leur « temps numérique » sur des appareils mobiles.

2015, l'année du « mobile first » pour les annonceurs ? C'est hautement probable. Les dépenses publicitaires sur mobile continuent d'augmenter « au détriment de l'ordinateur de bureau », c'est-à-dire la pub en ligne classique, et devraient atteindre 28,7 milliards de dollars, soit 49% de l'ensemble de la publicité numérique aux Etats-Unis sur l'année, selon les derniers chiffres du cabinet américain eMarketer. Mais avec seulement 1 milliard d'écart, le mobile pourrait bien s'imposer plus vite. Sa part excédera 60% en 2016, l'année où il ne fait aucun doute que les dépenses pub sur mobile dépasseront celles sur le Web classique et représenteront 20% de l'ensemble du marché publicitaire, tous médias confondus. En cela les annonceurs ne font que suivre, avec un peu de retard même, les usages : les consommateurs passent désormais la majeure partie de leur « temps numérique » sur des appareils mobiles.

« Ce basculement vers les dépenses publicitaires mobiles est poussé principalement par la demande des consommateurs. En 2014, les adultes américains passent en moyenne 2h51 par jour sur leurs appareils mobiles, en hausse par rapport à 2h19 en 2013, pendant que le temps passé sur un ordinateur a diminué, à 2h12 » souligne eMarketer.

Explosion du marché pub mobile en Chine


Qu'en sera-t-il au niveau mondial ? La réponse viendra en partie de Chine, où le marché de la pub mobile a littéralement explosé l'an dernier, passant de 913 millions à 6,39 milliards de dollars ! Il devrait encore croître de 90% cette année et atteindre 12,1 milliards, dépassant ainsi le Royaume-Uni et le Japon et se hissant au rang de deuxième marché mondial de la pub sur mobile, derrière les Etats-Unis. A ce stade, eMarketer table sur 64 milliards de dollars d'investissements publicitaires sur mobile dans le monde cette année.

Marin Software, un éditeur américain de logiciels d'optimisation de campagnes en ligne, qui vient de racheter le français SocialMoov, prédit même que ce basculement interviendra plus tôt, en se fondant sur sa propre enquête réalisée auprès de ses clients, « des annonceurs qui investissent plus de sept milliards de dollars par an en publicité digitale. »

« D'ici à la fin de 2015, les annonceurs investiront plus de budget pour les publicités sur les terminaux mobiles que sur le desktop », l'ordinateur de bureau (fixe ou portable), affirme ainsi le rapport de Marin Software qui souligne « la redéfinition radicale des investissements des grandes entreprises qui souhaitent désormais faire de la publicité sur le mobile une priorité. »


La société californienne, qui compte notamment Nestlé, Adidas, Gap et Salesforce parmi ses clients, avance que « d'ici à la moitié du 4ème trimestre 2015, les clics sur des liens sponsorisés depuis un terminal mobile atteindront la moitié des volumes totaux : les annonceurs devraient dépenser plus en search (recherche) sur mobile que sur ordinateur avant la fin de l'année 2015. » Sur les réseaux sociaux, les terminaux mobiles représentent déjà plus de 55% des budgets, ce qui semble logique : « plus de 62% des clics sur les réseaux sociaux ont été effectuées depuis un smartphone ou une tablette en 2014. »

« La montée du mobile n'a rien d'étonnant mais il est important de se souvenir que la plupart des utilisateurs passent d'un ordinateur à un terminal mobile quand ils recherchent et achètent des produits », relève Matt Ackley, le directeur marketing de Marin Software. «Les clics sur les publicités mobiles ne mènent pas toujours directement à une conversion mais influent très souvent les achats effectués depuis l'ordinateur ou en magasin. »

En effet, si l'on regarde le taux de conversion, c'est-à-dire le clic aboutissant à un acte d'achat effectif, celui-ci demeure bien plus élevé sur ordinateur, à 10,3% contre 6,1% sur smartphone pour la recherche.

Delphine Cuny

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Commentaire 1
à écrit le 30/03/2015 à 23:31
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Ne pas se tromper. C'est l'annonceur qui sollicite, pas le consommateur potentiel.

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