Coral Biome fait le pari des coraux pour traiter le cancer

La start-up Coral Biome, lancée en 2011, a déposé conjointement un brevet avec l'Institut pour la recherche et le développement (IRD) sur une molécule contenue dans l'animal, qui apparaît prometteuse dans la lutte contre la maladie.
La jeune pousse élève ces organismes mous, que l'on trouve dans les fonds marins, pour l'aquariophilie et la recherche médicale. L'initiative, créée en 2011 par un ingénieur en aquaculture et un professeur de biologie, a reçu le prix de l'innovation du Crédit Agricole Alpes-Provence, il y a deux ans.

Tout commence en mars 2011, Coral Biome nait sous l'impulsion de Frédéric Gault, ingénieur en aquaculture, et Yvan Perez, maître de conférence en biologie de l'évolution qui fut le professeur du premier à Marseille. Les deux entrepreneurs souhaitent faire pousser des coraux en aquariums, pour éviter le prélèvement en mer, afin de préserver le milieu naturel. Ils installent leur pépinière au sein du campus universitaire marseillais de Luminy.

Mais la start-up biotechnologique a d'autres ambitions que la vente aux aquariophiles, une activité déjà pratiquée par d'autres fermes de corail dans l'Hexagone. Coral Biome fait partie des rares qui s'intéressent au potentiel pharmaceutique de l'espèce, dont les molécules peuvent faire avancer la recherche de traitements médicaux, dans la lutte contre le cancer notamment.

Cette particularité a séduit le Crédit Agricole Alpes-Provence, qui lui a remis le prix de l'innovation en 2013, assorti d'un chèque de 1.000 euros, une aide bienvenue pour la jeune pousse.

Allier la biologie marine et la médecine

Aujourd'hui, l'entreprise élève une centaine d'espèces parmi les 6.000 existantes, dans des bassins reproduisant les conditions des mers chaudes d'où viennent ces animaux. La vente aux aquariophiles n'est qu'un support pour eux. "Notre activité dans l'ornement, c'est ce qui valide le sourcing", soit la capacité à produire suffisamment de molécules pour pouvoir mener des essais cliniques ou précliniques, précise M. Perez qui explique que l'activité devrait disparaitre à terme.

Coral Biome se concentre sur les propriétés médicales de l'organisme. Les coraux et surtout les nombreux micro-organismes, algues ou bactéries, qui vivent en leur sein, sont un champ immense de possibilités pour la pharmacopée. Selon M. Gault, le potentiel est "supérieur, en termes de chimie médicinale, à la forêt amazonienne". Des molécules d'origine corallienne sont aujourd'hui testées comme antibactériens ou comme antiviraux contre le sida. En 2014, le National cancer Institute a prouvé qu'une protéine contenue dans l'animal bloque l'infection par le VIH. Frédéric Gault précise (à l'AFP) :

"On maîtrise le cycle de culture des animaux, on a la biomasse à disposition et on a développé une expertise qui permet de mieux cibler les espèces qui possèdent les molécules sur lesquelles on veut travailler".

Une molécule pourrait traiter le cancer

Coral Biome mise particulièrement sur les molécules cytotoxiques pour de futurs traitements anticancéreux. Elle a connu un premier succès, le brevet déposé conjointement avec l'Institut pour la recherche et le développement (IRD) sur une molécule de la famille palytoxines, un poison très puissant issu d'une algue abritée par un corail, qui apparaît comme un très bon candidat.

Très active à très faible concentration et très sélective, cette molécule cible les cellules cancéreuses. Elle a suscité l'intérêt de l'Institut de recherche en oncologie Paoli-Calmettes à Marseille, qui mène des essais précliniques. Coral Biome collabore également avec des laboratoires spécialisés en pharmacie et oncologie au Luxembourg et en Belgique.

En avril 2014, Coral Biome poursuit la recherche de traitement via l'étude "Comprendre les coraux pour combattre le cancer", qu'elle réalise en parallèle avec l'ONG Coral Gardian. Un projet, financé par un kisskissbankbank, qui étudie en détails, et en milieu naturel, une molécule participant activement au blanchissement des coraux et au cancer chez l'être humain. L'étude est toujours en cours actuellement.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 01/08/2015 à 17:41
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"Un molécule pourrait" Une

à écrit le 01/08/2015 à 10:19
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