La "Guerre des fréquences" est déclarée

[ SÉRIE : Télécoms et investissement 2/4 ] En France et dans le monde, la consommation d'Internet va crescendo et les usages numériques explosent. Face à cela, les opérateurs télécoms doivent donc investir constamment dans leurs réseaux pour répondre à la fringale en bande passante des individus et des entreprises. "La Tribune" vous propose, en quatre parties, de faire le bilan français des télécoms. Aujourd'hui, la Guerre des fréquences.
Pierre Manière
Concernant ces nouvelles fréquences 4G, Free a fait l'objet, ces derniers mois, de violentes attaques de ses concurrents.

Depuis de longs mois, Orange, Numericable-SFR, Free et Bouygues Telecom enchaînent les passes d'armes concernant les nouvelles fréquences 4G de la bande dite des 700 MHz. Celles-ci, qui seront mises en vente lors d'un système d'enchères d'ici à la fin de l'année, font l'objet de toutes les convoitises. Même s'ils n'en ont pas besoin dans l'immédiat, ces fréquences sont vitales pour les opérateurs : sans elles, ils peineront à répondre à l'explosion de la consommation de données mobiles ces prochaines années. L'enjeu est donc énorme. D'autant qu'il s'agit de fréquences basses, dites « en or », dont le signal porte à longue distance en plus de bien pénétrer les bâtiments.

S'ils veulent se les approprier, les opérateurs devront toutefois mettre la main au portefeuille. Au total, les 30 MHz seront mis en vente au prix de départ de 416 millions d'euros le lot de 5 MHz. Ce qui fait qu'au terme des enchères, l'État récupérera un minimum de 2,5 milliards d'euros dans ses caisses. Un pactole que l'exécutif attend de pied ferme en ces temps de disette budgétaire.

Un passage obligé pour Free opérateur mobile

À coup sûr, Free va faire son possible pour obtenir une bonne part de ce gâteau. L'opérateur incarné par Xavier Niel est le petit dernier sur le marché du mobile. Actuellement, il investit beaucoup d'argent pour déployer ses antennes sur tout le territoire, grâce à sa confortable rente dans l'Internet fixe. Problème : le trublion des prix bas ne dispose pas d'un portefeuille de fréquences aussi étoffé que ses concurrents. L'industriel n'a donc pas le choix : il va devoir sortir le chéquier s'il veut continuer à servir correctement ses 10,5 millions d'abonnés à ses forfaits mobiles dans les prochaines années.

Concernant ces nouvelles fréquences 4G, Free a fait l'objet, ces derniers mois, de violentes attaques de ses concurrents. Il faut dire que l'opérateur souhaitait que la procédure d'attribution lui garantisse un lot, au titre de la préservation de la concurrence. Une requête qui a provoqué l'ire des Orange, Numericable-SFR et Bouygues Telecom.

Au terme d'un intense lobbyisme, allant jusqu'à menacer de saisir la justice, ils ont finalement obtenu gain de cause. Free ne bénéficiera donc d'aucun passe-droit lors de l'appel d'offres. Pour ses concurrents, le quatrième opérateur avait l'opportunité d'acheter des fréquences basses en 2011, lors de l'attribution des fréquences 800 MHz. Mais faute d'avoir mis suffisamment d'argent sur la table, Xavier Niel était reparti bredouille.

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>> [ SÉRIE : Télécoms et investissement ] Mardi 15 septembre à 19 heures, dans le Quotidien Numérique, retrouvez la 3e partie : "Haro sur les zones blanches !"

Pierre Manière

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