Les Compagnons veulent accéder à l'élite

Les Compagnons du Devoir et du Tour de France souhaitent intégrer la Conférence des grandes écoles d'ici à 2015. Pour atteindre cet objectif, ils misent sur l'internationalisation des formations qu'ils dispensent.
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L?objectif est très ambitieux. D?ici à 2015, les Compagnons du Devoir et du Tour de France souhaitent participer à la Conférence des grandes écoles (CGE). «C?est un projet qui nous anime depuis juin 2008 et que nous sommes en passe de concrétiser. L?objectif est simple: nous avons pour ambition de devenir la grande école des hommes de métiers en compagnonnage», explique André Malicot, le responsable de la formation des Compagnons, les «descendants» des bâtisseurs de cathédrale du Moyen-âge. Après un CAP, les apprentis ont la possibilité de préparer des diplômes de formation supérieure, notamment avec le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM).

La CGE regroupe des établissements d?enseignement supérieur et de recherche français et étrangers «qui forment leurs diplômés dans une recherche constante de l?excellence, en liaison avec le monde de l?entreprise, les acteurs de l?économie et de la société civile», explique cette association créée en 1973.

Un symbole important du made in France

Concrètement, atteindre cet objectif permettrait de valoriser un compagnonnage qui symbolise déjà l?excellence du savoir-faire français à travers le monde dans certains métiers. C?est le cas notamment dans la métallurgie (chaudronnier, carrossier?), les matériaux souples (maroquinier, sellier, bottier, tapissier?), l?alimentation (boulanger, pâtissier?), le jardinage (paysagiste..). Alors que le made in France est en souffrance, que l?industrie n?en finit pas de panser ses plaies, cette idée pourrait paraître un peu décalée. «Le savoir-faire français est toujours aussi excellent. Dans le luxe, la culture, la rénovation du patrimoine mais également dans l?industrie, nous avons la capacité de tirer notre épingle du jeu dans la compétition mondiale», avance Guillaume Suteau, le délégué international au sein des Compagnons du devoir.

Pour atteindre cet objectif, les Compagnons veulent conserver certaines de leurs spécificités. Ainsi, il n?y aura pas de sélection à l?entrée, comme c?est le cas dans la plupart des grandes écoles. Il sera toujours possible de débuter sa formation dès 15 ans, malgré l?absence de diplôme.

En revanche, comme les membres de la CGE le proposent à leurs étudiants, les compagnons en formation auront la possibilité de partir un an à l?étranger pour perfectionner leurs savoirs. «Ce ne devrait pas être un problème pour nos apprentis. Le voyage est dans les gènes du compagnon. Sa formation, qui dure au moins sept ans, repose sur la multiplication des expériences de six mois à un an dans des entreprises différentes», poursuit André Malicot. Actuellement, 369 compagnons se forment à l?étranger, dans 46 pays différents. Ils devraient être 600 en 2013. L?objectif est de doubler ce nombre en 2017.

Commentaire 1
à écrit le 18/09/2012 à 18:06
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Cependant celle ci devrait etre appuyée par les élus politiques et la revalorisation parmi les autres filieres de formation des métiers manuels, d arts et d'artisanat au sens large

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