L'emploi, priorité absolue d'Obama en 2010

Pendant son discours sur l'état de l'Union, Barack Obama s'est engagé à faire de la lutte contre le chômage sa priorité. Il ne renonce toutefois pas à sa réforme de l'assurance santé qui doit contribuer à résorber le déficit fédéral.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

"L'emploi sera notre priorité numéro un en 2010". Dans un contexte où un Américain sur dix est privé d'emploi, le premier discours sur l'état de l'Union prononcé par Barack Obama a été largement consacré à la lutte contre le chômage. En repli dans les sondages et craignant pour ses projets de réforme depuis que les démocrates ont perdu leur majorité qualifiée au Sénat, l'hôte de la Maison-Blanche a fait un train d'annonces visant à stimuler le marché du travail : il a demandé au Congrès de baisser les impôts des PME «qui emploient ou augmentent les salaires» de leurs employés. L'administration Obama compte aussi puiser 30 milliards de dollars «remboursés par Wall Street» dans le cadre du plan de soutien au secteur financier (Tarp) afin d'encourager les banques régionales à prêter davantage aux PME. Le président souhaite par ailleurs doubler les exportations de son pays d'ici à cinq ans afin de «soutenir deux millions d'emplois en Amérique».

Barack Obama a salué l'adoption récente d'un plan de 155 milliards de dollars par la Chambre des représentants pour stimuler la création d'emplois et a exhorté le Sénat à lui emboîter le pas. «Les gens n'ont pas de travail, ils souffrent, ils ont besoin de notre aide et je veux sans tarder une loi sur l'emploi sur mon bureau», a clamé le président. Sa cote d'approbation a chuté autour de 50% car, en dépit du plan de relance à 787 milliards de dollars voté par le Congrès en février, 4,6 millions d'emplois ont été détruits aux Etats-Unis en 2009, portant l'hémorragie à 7,2 millions de postes supprimés depuis décembre 2007, mois où a démarré la plus importante récession qu'ait connue le pays depuis les années 1930. Pour autant, Obama a défendu son plan de relance qui, selon lui, a préservé ou créé près de deux millions d'emplois et doit permettre d'en générer 1,5 million de plus en 2010.

Bien qu'il ait annoncé de nouvelles dépenses et baisses d'impôts, Obama s'est aussi engagé à réduire le déficit budgétaire. Le déficit fédéral, qui s'est inscrit à 1.400 milliards de dollars pour l'exercice fiscal 2009 achevé à la fin septembre, devrait légèrement descendre à 1.350 milliards en 2010, selon la commission du budget du Congrès (CB0). Obama a confirmé dans son discours son souhait de geler pendant trois ans environ 15% des dépenses de l'Etat fédéral dans l'espoir d'économiser 250 milliards de dollars d'ici à 2020. Il va aussi créer par décret une commission bipartite chargée de réfléchir aux défis budgétaires à long terme. Obama en a profité pour encourager le Capitole à voter sa réforme de l'assurance santé car elle «permettrait de réduire le déficit à hauteur de 1.000 milliards de dollars sur dix ans». Le président a déclaré qu'il ne renonçait pas non plus à une refonte de la réglementation financière. «Je n'ai pas le souci de punir les banques mais celui de protéger l'économie», a-t-il précisé.

Avec la victoire de Scott Brown à l'occasion d'une élection partielle dans le Massachusetts, l'opposition républicaine a regagné sa capacité à torpiller tout projet de réforme au sénat en employant la tactique d'obstruction parlementaire systématique, le «filibusturing». «Saisissons ce moment pour repartir à zéro, pour porter le rêve plus avant et pour renforcer notre union une fois de plus », a lancé Obama aux parlementaires. Mais à l'approche des élections de mi-mandat de novembre, le président risque d'éprouver des difficultés à mobiliser des élus plus concernés par leur avenir politique que par l'adoption de ses promesses de campagne.
 

Commentaires 4
à écrit le 28/01/2010 à 12:23
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J'ai ecoute le discours d'Obama.Des platitudes,de l'autosatisfaction mais ou est la substance ? en anglais " Where is the beef ? "Il dit vouloir reduire le deficit mais en gardant INTEGRAL le programme sante pourtant solidement rejete par ses electeu...

à écrit le 28/01/2010 à 7:12
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Pour comprendre bien le système le premier que nous devons savoir est le processus de création monétaire. Il y a un article dénommé : COMMENT CRÉE-T-ON L'ARGENT ? qui explique ce processus. Tu peux le lire dans la direction adjointe. http://www.onli...

à écrit le 28/01/2010 à 7:09
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en France la priorité c'est de CACHER, DISSIMULER, la situation des pertes d'emploi - pour cela, la France déploie beaucoup de budgets de communication pour publier des statistiques TRONQUEES du chomages, beaucoup d'efforts pour "modifier" la réalité...

à écrit le 28/01/2010 à 6:33
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Et si on changeait la priorité de l'emploi pour la priorité de vivre sans excès pour tous ? Répartir équitablement la richesse delaproduction ? Objectif croissance économique 0 et croissance démographique 0 ? Au lieu de se crever pour faire du travai...

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