Crise grecque : 4,8 milliards d'euros d'économies, Berlin applaudit

Quelque 4,8 milliards d'euros d'économies supplémentaires ont été décidés ce mercredi par le gouvernement grec. Au menu de cette potion amère, une hausse de deux points de la TVA et une baisse des treizième et quatorzième mois dans le secteur public. Les syndicats lancent un appel à la grève. Bruxelles et Berlin saluent ce plan.

Le gouvernement grec a décidé ce mercredi de prendre des mesures d'austérité supplémentaires afin d'atteindre ses objectifs budgétaires cette année. Des mesures qui doivent générer 4,8 milliards d'euros d'économies soit 2% du PIB, le produit intérieur brut. La moitié portera sur des réductions des dépenses et l'autre moitié sur une augmentation de la fiscalité.

Parmi les mesures figure une hausse de 2 points de pourcentage de la TVA, portée à 21%. Le porte-parole du gouvernement a également confirmé le gel des retraites des secteurs publics et privés, la réduction de 30% du treizième mois de salaire des fonctionnaires et de 60% du quatorzième, une hausse des taxes sur l'alcool, le tabac, les carburants et les produits de luxe.

Le Premier ministre, Georges Papandréou, a indiqué qu'Athènes "attendait la solidarité de l'Europe", lors d'un entretien avec le chef de l'Etat, Carolos Papoulias. Il souligne que la Grèce pourrait avoir recours au Fonds monétaire international (FMI) faute de soutien financier européen. Selon lui, des décisions s'imposaient pour assurer la survie du pays.

Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, a salué ces nouvelles mesures d'austérité budgétaire, estimant qu'elles crédibilisaient le programme de réduction des déficits présenté par le pays. "Le programme ambitieux de la Grèce de corriger ses déséquilibres budgétaires est maintenant en bonne voie", a-t-il précisé dans un communiqué. Il a également réaffirmé une déclaration faite par les dirigeants de l'Union européenne le 11 février selon laquelle la zone euro dans son ensemble se tenait prête, en cas de besoin, à prendre des mesures pour "préserver la stabilité financière dans la zone".

L'Adedy, principal syndicat du secteur public en Grèce, a estimé que de telles mesures risquaient de déclencher des troubles sociaux. "Nous descendrons dans la rue avec toutes nos forces. J'ai peur qu'il y ait une explosion sociale", a dit à Reuters son secrétaire général, Ilias Iliopoulos.

De son côté, le premier syndicat grec du secteur privé GSEE a annoncé qu'il appellerait à la grève en mars afin de protester contre ces mesures d'austérité. "Nous appellerons à d'autres grèves qui commenceront à la fin du mois", a estimé un porte-parole de GSEE. "Ce sont des mesures injustes, contre le travail, qui aggravent la récession."

Des économistes ont estimé qu'une hausse de 2 points de la TVA permettrait de générer environ 1,4 milliard d'euros de recettes budgétaires supplémentaires, soit 0,6% du produit intérieur brut.

Par ailleurs, le Premier ministre Georges Papandréou se rendra dimanche à Paris où il doit s'entretenir avec Nicolas Sarkozy, a indiqué mercredi le secrétariat général de l'Information. Vendredi, il sera à Berlin pour rencontrer Angela Merkel.

"Oui, il est nécessaire de prendre des mesures supplémentaires", avait averti ce mardi Georges Papandréou au parlement devant les députés du parti socialiste, le Pasok, au pouvoir depuis octobre. "Nous nous trouvons aujourd'hui dans une situation de guerre face aux scénarios négatifs touchant notre pays", a-t-il poursuivi, évoquant "le cauchemar d'une banqueroute où l'Etat ne pourrait plus payer ni les salaires, ni les retraites".

"Il n'est pas question de laisser le pays sombrer, quel que soit le coût, quelles que soient les réactions, quoi qu'il faille décider, même si la décision que l'on doit prendre est difficile", a-t-il ajouté. Il s'est engagé à prendre "toute décision nécessaire pour éviter le pire, pour sauver l'economie et l'indépendance" de son pays.

La question grecque mobilise toute l'Europe. Un plan européen est à l'étude. Mais Athènes devait d'abord donner des gages. D'où ses annonces du jour.

Selon la presse allemande, la chancelière allemande, Angela Merkel, a tenu une réunion de crise mardi soir avec des représentants de son gouvernement pour évoquer la situation en Grèce. Le ministre de l'Economie Rainer Brüderle, le chef de la diplomatie Guido Westerwelle et le secrétaire d'Etat aux Finances Jörg Asmussen y auraient participé et décidé que "la Grèce doit d'abord s'aider elle-même". Du coup, l'Allemagne annonce ce mercredi qu'elle "salue" les nouvelles mesures d'austérité grecques, et est "convaincue qu'elles envoient un signal clair de confiance" a déclaré un porte-parole de la chancelière.

Commentaire 1
à écrit le 03/03/2010 à 12:15
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maintenant il va falloir mettre l'armée en alerte...

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