Une agence de notation sino-russe va voir le jour

Dans le trio de tête des agences de notation internationale, un quatrième entrant pourrait devenir grand...
Anton Silouanov, ministre russe des Fiances a annoncé la création d'une agence de notation sino-russe. /Reuters

Victime pour certains de pressions politiques, ou simplement en décalage avec la réalité du marché ? Les Russes ont tranché ! Dans le courant de la journée de mardi, le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, a annoncé la finalisation de l'accord de la création d'une agence de notation financière sino-russe. Une agence à venir, qui confirme un peu plus le rapprochement économique de ces deux pays.

La guerre contre les agences de notation internationales

Une agence basée sur le modèle des grandes agences internationales (Standard & Poor's , Moody's et Fitch) pour contrer leurs positions et leurs jugements biaisés, selon Anton Silouanov. L'objectivité de ces dernières est mise en cause par le ministère russe des Finances :

"Nous aimerions que les notes (attribuées par cette agence) soient apolitiques"

Un challenge qui reflète l'insatisfaction et la défiance grandissante de la Russie envers les agences internationales. Auquel s'ajoute la baisse de la note de la Russie par S&P, frôlant la catégorie dite spéculative, quelques semaines après le rattachement de la Crimée.

Cette volonté de rapprochement avec la Chine tombe à pic. Pour Anton Silouanov, cette dernière prend forme :

"Dans un premier temps, l'agence évaluera les projets d'investissement russo-chinois, avec pour objectif d'attirer un certain nombre de pays asiatiques et, progressivement, en s'appuyant sur ses progrès et sa réputation, nous pensons qu'elle pourra atteindre un stade à partir duquel ses opinions attireront d'autres pays"

Une nécessité pour le gouvernement russe. Car certains analystes mettaient en doute la viabilité d'une agence de notation nationale russe.

Un projet encore flou

Toutefois la finalisation et l'application de l'accord restent vagues. Aucune précision n'a été donnée sur le calendrier de lancement de la nouvelle agence. Hormis le fait qu'au sein du projet, la possibilité de régimes fiscaux préférentiels pour les entreprises chinoises engageant des investissements en Russie, soit négociée. Ou encore le règlement en monnaies nationales des échanges commerciaux entre les deux pays.

Après l'accord de fourniture de gaz (estimé à 400 milliards de dollars sur 30 ans) entre Gazprom et Pékin, la crise Ukrainienne, la nouvelle agence de notation sino-russe reflète un rapprochement sans cesse plus important entre la Russie et la Chine.

Commentaires 3
à écrit le 04/06/2014 à 21:53
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Tout un symbole dans la création de cette agence de notation : la Russie et la Chine montrent au monde le chemin à être suivi. Bravo ! et l'Europe ?…. celle-ci restera la bonne obéissante des agences américaines pour toujours, en subissant leur loi.

à écrit le 04/06/2014 à 21:43
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Non sans oublier qu'il peut aussi en avoir une avec les autres pays du BRICs après leur sommet de juillet au Brésil. La France a raté le coche.... royalement.

à écrit le 04/06/2014 à 15:56
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Il est peu pertinent d'affirmer que la création d'une agence correspondrait avec le rapprochement politique ou économique des 2 pays. Elle n'est que la première pierre d''une réalité : la Russie est devenu un grand pays et la question ne se pose pas ...

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