Arcelor a discuté avec Mittal de son plan industriel

Les deux groupes se sont rencontrés pour discuter du plan industriel élaboré par Mittal Steel, mais la question d'un rapprochement n'a pas été évoquée. Mittal demande que le Russe Severstal, approché par Arcelor pour prendre 38% de son capital, lance une OPA sur la totalité du sidérurgiste.

Arcelor et Mittal se sont bel et bien rencontrés... mais pas pour parler de rapprochement. Les deux groupes, qui s'étaient donné rendez-vous pour la première fois hier, ont abordé des questions techniques en rapport avec le projet industriel élaboré par Mittal Steel pour son rapprochement avec Arcelor. Aucune question relative à l'OPA de 25,8 milliards d'euros en cours sur Arcelor n'a été abordée.

"On a discuté du plan industriel de Mittal pour évaluer la valeur présente et future de l'action Mittal Steel", a indiqué un porte-parole d'Arcelor, cité par l'AFP. Mittal Steel a confirmé que la rencontre a été assez technique, visant à répondre aux questions d'Arcelor au sujet du projet industriel transmis par son concurrent début juin.

"Arcelor ne discute pas de projet de rapprochement. La seule chose dont il discute c'est du plan industriel de Mittal", a encore assuré vendredi une source proche du dossier citée par l'AFP. Arcelor doit tenir un conseil d'administration ce dimanche pour se prononcer sur ce plan industriel et sur l'OPA de Mittal. Selon toute vraisemblance, le conseil rejettera de nouveaux les offres de Mittal.

Par ailleurs, contrairement à ce qu'affirmait le Financial Times ce matin, Mittal a assuré qu'il ne relèverait pas une deuxième fois son offre sur Arcelor.

Six mois après le lancement de l'offre de Mittal sur Arcelor, l'issue du bras de fer entre les deux groupes est toujours incertaine. Alors qu'Arcelor est en cours de fusion avec le Russe Severstal pour contrer l'OPA hostile de Mittal, le sidérurgiste européen fait face au mécontentement de ses actionnaires. Ainsi, 29% de ces derniers souhaitent une assemblée générale extraordinaire pour se prononcer sur cette alliance.

De son côté, Mittal s'emploie à tenter de bloquer le rapprochement entre Arcelor et Severstal. Le groupe a ainsi annoncé ce matin qu'il a recruté John Ashcroft, ancien ministre américain de la Justice, pour faire du lobbying pour son compte. Devenu lobbyiste professionnel depuis sa démission, en 2004, John Ashcroft pourrait s'employer à tenter de convaincre les autorités américaines de bloquer l'entrée du groupe russe Severstal dans le capital du sidérurgiste européen. Cette dernière opération doit en effet recevoir l'aval des Etats-Unis, pour des questions de concurrence.

Autre autorité qui dont se prononcer sur la fusion entre Severstal et Arcelor: la Commission européenne. Cette dernière a annoncé ce matin qu'elle se prononcera d'ici au 11 juillet. Elle annoncera ce jour-là ou avant si elle donne son feu vert, avec ou sans conditions, au projet d'acquisition de 38% d'Arcelor par le groupe russe, ou bien encore si elle décide de lancer une enquête approfondie.

Pour sa part, Mittal Steel ne semble pas prêt à jeter l'éponge sur le dossier Arcelor. Il a ainsi demandé, vendredi, à ce que le russe Severstal lance une OPA sur Arcelor. L'accord entre le Russe et l'Européen comprend en effet une prise de participation de 38%, soit au-dessus du seuil de 33%. Un niveau au-delà duquel une société doit - normalement - lancer une OPA sur l'ensemble d'un groupe.

En Bourse, Arcelor gagne 4,98% à 33,70 euros à la clôture.

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