Depuis plusieurs années, le secteur des nouvelles technologies n'a que ce mot à la bouche: la convergence. Convergence entre l'ordinateur et la télévision (et vice-versa); convergence entre la téléphonie fixe et mobile et surtout convergence entre l'informatique et la téléphonie. Pendant longtemps, le concept a été mis à toutes les sauces si bien que faute d'offres, on s'est vraiment demandé s'il ne s'agissait pas d'une énième chimère technologique ou d'un rêve de commercial lassé de vendre toujours la même chose.

Heureusement, depuis un peu plus d'un an, les offres sont là: on peut regarder ses e-mails sur son téléviseur, télécharger des films sur son ordinateur et des clips sur son téléphone mobile. A priori, le client, qu'il soit entreprise ou particulier, devrait être content. Et bien non, pas complètement.

D'abord parce que la convergence, ça coûte cher. Certes, un abonnement triple play (téléphone, Internet, TV) coûte à peine 30 euros par mois mais il faut rajouter quelques euros pour s'abonner à certaines chaînes de télévision, pour télécharger des chansons et pour téléphoner à l'étranger. Et les tarifs des téléphones mobiles? Ils explosent! Et avec les nouveaux services, il va être difficile de tenir les budgets. Car si la voix ne coûte plus rien, il en va autrement du téléchargement des clips ou des buts de la prochaine coupe du monde de football.

Malgré l'arrivée du très haut débit mobile (HSDPA) qui assure des débits exceptionnels (quelques secondes pour télécharger un fichier de 2 Mo), le lancement de nouveaux services très ambitieux (des albums complets de musique ou pourquoi pas l'intégrale du Seigneur des Anneaux) risque d'alourdir sensiblement l'addition. D'ailleurs, les opérateurs le disent ouvertement: pour maintenir leur ARPU (le chiffre d'affaires moyen par utilisateur), ils doivent lancer de nouveaux services.

Et puis la convergence, finalement, ce n'est pas encore ça. Les réseaux sans fils ne s'interconnectent pas: le téléphone, l'ordinateur portable ne basculent pas encore automatiquement du Wifi à la 3G et l'enregistrement d'un film visionné via une "box" s'avère un vrai casse tête.

Certes, on dira qu'il faut être patient, qu'après tout, ça fait dix ans que l'on attend et que quelques mois de plus, ce n'est rien. Mais parfois, on a quand même l'impression que l'on joue avec nos rêves d'adultes.