Vidéo : fin du DVD ou fin de l'Histoire ?

L'histoire de la vidéo grand public a trente ans. Le support sur lequel elle est née, la cassette VHS, est en fin de vie. Moins de dix ans après l'apparition de son successeur, le DVD, celui-ci semble avoir déjà amorcé son déclin.

En publiant la sixième édition de son "Bilan et perspectives" du marché en 2005/ 2006, le Syndicat de l'édition vidéo fait le constat suivant: "Un premier cycle de trente ans de l'histoire de la vidéo grand public est sur le point de s'achever avec la quasi-disparition de la VHS". Relatant l'histoire de la cassette VHS apparue vers 1978-1979 et la montée de l'équipement en magnétoscopes, cet historique situe l'entrée en phase de maturité de ce marché au début des années 90.

Depuis l'apogée en France, en 1994, pour les cassettes vierges à 77 millions d'unités vendues, et en 1995 pour les cassettes préenregistrées, à 48 millions, le marché s'est réduit comme peau de chagrin. En 2005, il s'est vendu moins de 3,3 millions de cassettes VHS non enregistrées. Le succès de la VHS, c'était de pouvoir enregistrer un programme TV, de visionner un film quand on le voulait.

Le DVD, apparu en 1997, est encore en phase ascendante. Mais il a peu de chances de connaître un cycle de vie de trente ans. Les signes avant-coureur de son déclin se multiplient. Le taux de croissance des quantités vendues, en Europe, ralentit. En France, les ventes des éditeurs qui avaient augmenté de 46% de 2004 à 2003, n'ont progressé "que" de 6,8% de 2004 à 2005. Tout juste de quoi compenser la chute des ventes de VHS. Les consommateurs n'ont plus autant de ferveur pour cet objet, qui apportait le film en qualité numérique à domicile, offrait des garanties de conservation... En y ajoutant la baisse des prix, évaluée à 15%, le chiffre d'affaires des éditeurs hors taxe sur la vente de DVD est en baisse de 8,2%. Ils considèrent désormais ce marché comme mature. Il n'a pourtant pas encore dix ans.

Un successeur Haute définition doit prendre son relais, mais il s'est enferré dans une guerre de formats, Blu-Ray ou HDVD. Un petit frère, l'UMD, adapté aux consoles de jeux portables, s'est déjà distribué à près de 500.000 unités en France en 2005; il devrait poursuivre sa percée cette année.

Mais déjà, un autre mode de distribution de la vidéo à domicile émerge: la vidéo à la demande transmise par des réseaux numériques. Il s'est déjà répandu de façon illicite sur les réseaux d'échange peer-to-peer et se développe aujourd'hui sur des portails ayant pignon sur rues, via Internet, le câble ou la télévision sur ADSL. Aux Etats-Unis, la consommation de la video on demand est déjà entrée dans les usages quasi-quotidiens. Sur quelle durée de vie la distribution dématérialisée peut-elle tabler? Deux fois moins longue que le DVD? A priori, elle est plutôt sans limite: la dématérialisation permet même d'exhumer des catalogues qui n'étaient plus réédités sur support physique depuis longtemps. La dématérialisation sera-t-elle la fin de l'Histoire?

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