L'Arcep préconise une mutualisation des coûts dans le déploiement du très haut débit en France

Selon le président de l'Arcep, le gendarme français des télécoms, le déploiement d'une boucle très haut débit sur l'ensemble du territoire nécessite une refonte des relations entre les opérateurs de réseaux et les éditeurs de contenus. Il suggère que ces derniers pourraient avoir à participer au financement du chantier.

Mutualiser les investissements dans la fibre optique et reverser aux opérateurs de télécoms une partie des revenus qui seront perçus par les éditeurs de contenu: voilà l'hypothèse sur laquelle planche Paul Champsaur, le président de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes, pour faciliter le déploiement d'un réseau de fibre optique en France, dont le coût pourrait représenter plusieurs milliards d'euros.

Si la question avait été déjà été soulevée au début du mois lors d'un colloque organisé par La Tribune et NPA Conseil, le régulateur français des télécoms, qui contribue à la définition d'un cadre réglementaire pour le déploiement du très haut débit dans l'Hexagone, précise désormais sa pensée. "Une refonte des modèles actuels des relations entre éditeurs de contenus et opérateurs de réseaux sera nécessaire pour favoriser le développement du très haut débit, en faire une réussite pour les différents acteurs et au final pour le consommateur", a déclaré Paul Champsaur, dans le cadre du DigiWorld 2006 organisé par l'Idate à Montpellier.

Il est en effet selon lui "indispensable qu'une réelle coopération de ces différents acteurs (...) s'établisse, afin de développer les nouveaux modèles économiques ainsi que les nouveaux usages et services innovants pour ce mode de diffusion". Mais à ce jour, ces relations "ne sont pas à la hauteur des enjeux", regrette-t-il. Paul Champsaur pointe du doigt le fait que "le revenu moyen lié au contenu représente moins de 3 euros par abonné et par mois pour les opérateurs DSL alors que la dépense totale des ménages en service de télévision payante, vidéo, musique, cinéma est dix fois supérieure". Il souligne par ailleurs que "leurs catalogues de titres vidéo à la demande sont limités à quelques centaines de titres, souvent proposés à des tarifs supérieurs à la location d'un DVD sur support physique".

Le président de l'Arcep en tire donc les conclusions suivantes. En premier lieu, les enjeux et les risques liés à l'investissement dans le très haut débit, qui nécessite la recréation d'une nouvelle boucle locale et donc un effort d'investissement considérable dans les infrastructures, "paraît devoir justifier économiquement qu'une part des revenus perçus par les fournisseurs de services revienne aux opérateurs d'accès".

En second lieu et partant du principe que les contenus valorisent les réseaux en motivant la demande des consommateurs pour l'accès, il serait selon lui "équitable que les opérateurs de communications téléphoniques rémunèrent cet avantage en participant au financement de la création de contenus, notamment audiovisuels". Un pas déjà franchi par France Télécom, qui la semaine dernière avait annoncé la création d'une filiale chargée de coproduire et d'acheter des oeuvres audiovisuelles à partir du début 2007.

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