Municipales 2014 : Bordeaux fait un rêve européen

Jusqu'aux élections municipales de fin mars, La Tribune continue d'analyser les enjeux du scrutin dans les dix principales villes françaises. Cette semaine : Bordeaux, qui se projette dans l'avenir en métropole de rang européen. Mais, pour cela, l'économie bordelaise va devoir passer la vitesse supérieure.
L'arrivée du quartier d'affaires Euratlantique, avec ses 300.000 m2 de bureaux et ses 40.000 m2 de commerces suivra celle de la ligne grande vitesse Tours-Bordeaux. / DR

Il y a encore dix ans, Bordeaux était surnommée la « belle endormie ». Aujourd'hui, la capitale de l'Aquitaine caracole dans le peloton de tête des classements : première destination privilégiée des jeunes cadres parisiens (étude Cadremploi en mars 2013), première ville française pour investir dans l'immobilier neuf (baromètre Explorimmoneuf en mai 2012), deuxième ville française la plus attractive pour une implantation d'entreprise, d'après une enquête CSA en 2012... Sous l'impulsion de son maire, Alain Juppé (UMP), qui a profité de l'arrivée du tramway pour transformer la ville, Bordeaux est redevenue attractive.

Mais, « contrairement à certaines agglomérations telles que Lyon, Lille ou encore Nantes, qui ont déjà réussi à opérer des mutations décisives ces vingt dernières années, le rayonnement futur de la métropole bordelaise se joue aujourd'hui », estime Vincent Feltesse, le président PS de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB, qui rassemble 28 communes), également candidat aux municipales à Bordeaux.

Face à Alain Juppé, qui espère aussi devenir... président de la CUB. Malgré leurs divergences, les deux hommes politiques partagent le même objectif : faire de Bordeaux une métropole d'1 million d'habitants, de rang européen, à l'horizon 2030.

Pour y parvenir, tous deux sont convaincus qu'il faut développer les infrastructures. La future métropole multiplie donc les grands projets : ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux à l'été 2017, Cité des civilisations du vin, nouveau stade, création d'une salle de spectacles de 10.000 places à Floirac, de deux nouvelles lignes de tramway d'ici à 2018, construction d'un nouveau pont Jean-Jacques-Bosc...

Bordeaux, il est vrai, est réputée pour ses « bouchons » routiers, une vilaine tache dans l'aura de son attractivité. Pour tenter d'y remédier, la rocade va être entièrement mise à 2x3 voies d'ici à 2020. Un nouveau pont, Jacques-Chaban-Delmas, a déjà été inauguré en mars 2013. Et, le 10 janvier, des stations de véhicules électriques en autopartage « Bluecub » ont été installées dans la ville.

La LGV mettra la ville à 2 heures de Paris

Mais l'économie bordelaise doit aussi franchir un cap pour accueillir ces nouveaux habitants.

« Il faudra leur trouver du travail, y compris à la femme qui suit son mari muté », souligne Alain Juppé.

À ce titre, le projet métropolitain vise la création de 75.000 emplois d'ici vingt ans. Aujourd'hui, avec 3.000 emplois nets créés dans la CUB par an, le compte n'y est pas. Seules quelques grandes entreprises, comme Cdiscount, leader de l'e-commerce, ont leurs sièges sociaux ici.

La LGV Tours-Bordeaux, qui mettra Bordeaux à 2h05 de Paris à l'été 2017, pourrait changer la donne, en facilitant l'implantation de sociétés de services à Bordeaux et de cadres parisiens. Un quartier d'affaires d'envergure internationale, « Euratlantique », doit justement arriver avec la LGV. C'est une opération d'intérêt national : 300.000 m2 de bureaux, 40.000 m2 de commerces, 15.000 nouveaux logements vont être érigés sur 738 hectares autour de la gare, à Bordeaux, Bègles et Floirac.

« Au total, 5 milliards d'euros vont être investis », estime Philippe Courtois, directeur général d'Euratlantique.

Ce qui devrait amener 25.000 emplois dans le tertiaire.

Mais, « en ces périodes de restriction budgétaire, nous devrons faire des choix », prévient Vincent Feltesse.

Sa priorité sera de soutenir les filières émergentes comme le laser, et en particulier le numérique, tout en renforçant les secteurs clés tels que l'aéronautique et le vin.

La Cité numérique Bordeaux-Métropole Aquitaine, qui sera livrée en 2015, a pour objectif de catalyser les projets clés dans plusieurs domaines : TIC-santé, animation 3D, jeu vidéo m-commerce, numérisation et scénarisation du patrimoine. Elle devrait créer 650 emplois dans ses 27.000 m2 de locaux à Bègles. L'investissement total s'élève à 35 millions d'euros.

« Actuellement, la filière numérique représente plus de 15 000 emplois directs sur l'agglomération bordelaise », précise Vincent Feltesse, qui fut directeur de la campagne numérique de François Hollande.

L'autre grand enjeu de la prochaine mandature de la CUB sera d'accueillir ces nouvelles populations, tout en luttant contre la spéculation immobilière. Alain Juppé veut construire 60.000 logements dans les vingt prochaines années dont 55 % seront « aidés » (20 % en accession sociale à la propriété et 35% à loyer modéré).

De son côté, Vincent Feltesse a lancé l'opération 50.000 logements à 500 mètres des axes de transports pour « faire revenir les familles en centre-ville ». La métropole est en marche. Mais, le plus dur reste à faire : la rendre attractive et « humaine ».

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Commentaires 3
à écrit le 11/03/2014 à 8:43
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La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf???? ils ont loupé le train il y a 20 ans et le prochain arrivera....dans 20 ans ou jamais...

à écrit le 10/03/2014 à 21:45
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Le reve ne peut en aucun cas etre europeen l'europe est un naufrage et sa monnaie une monnaie d'escroc vite retrouvons nos frontieres et notre autonomie politique et economique retrouvons la fierte de ne plus etre dirige par les allemands Que diraie...

à écrit le 10/03/2014 à 16:34
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Oui , c'est ça...et moi je serai Pape !!!

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