Séance difficile ce mardi pour Imerys à la Bourse de Paris. Le titre du groupe de minéraux industriels signe la plus forte baisse du SRD, avec un recul de 11,38% à 31,48 euros en début de matinée. Le marché parisien sanctionne l'annonce d'un avertissement sur résultats.

Lors de la publication de ses performances trimestrielles,  Imerys a revu ce mardi son objectif de résultat pour l'année 2008 à la baisse en raison du ralentissement du marché de la construction en Europe et aux Etats-Unis et n'a pas donné de prévisions pour les années suivantes. La dégradation du résultat du groupe depuis début 2008 reflète "l'impact conjugué de la très forte inflation des coûts variables et des baisses de volumes dans les activités liées à la construction", souligne Imerys dans un communiqué.

Si la "détérioration des volumes de vente dans certains secteurs d'activité survenue récemment" se poursuit, le groupe prévoit "pour l'ensemble de l'exercice 2008, une baisse de l'ordre de 15 % du résultat courant net par rapport à celui enregistré en 2007". Il prévoyait jusqu'alors "un résultat courant net aussi proche que possible de celui de 2007".

La dégradation des résultats se retrouve au troisième trimestre alors que le bénéfice net a accéléré son reflux entamé au deuxième trimestre. Il chute de 22% à 51,3 millions d'euros, contre 65,3 millions d'euros un an plus tôt. Sur neuf mois, il a diminué de 9,7%, à 195,7 millions d'euros contre 216,7 millions.

Le chiffre d'affaires d'Imerys a pour sa part augmenté de 4,5% au troisième trimestre, à 886,2 millions d'euros contre 847,8 millions et atteint sur neuf mois 2,66 milliards d'euros (+4,2%). Dans le détail, les activités liées à la construction neuve (minéraux pour céramiques, matériaux de construction...) ont souffert d'un "fort ralentissement" de l'activité dans ce secteur en Europe, par ailleurs "toujours difficile aux Etats-Unis".

Les ventes de pigments pour papier ont diminué de 3,6% sur les neuf premiers mois, principalement en raison d'effets de change et de la "fermeture de nombreuses lignes de production de papier" en Europe et en Amérique du Nord. Le chiffre d'affaires a en revanche progressé dans le secteur de l'équipement industriel (réfractaires, abrasifs et fonderie).

En France, le groupe annonce la fermeture de son usine de Bessens (Tarn-et-Garonne), spécialisée dans les produits en terre cuite, en raison de du ralentissement du marché de la construction. Cette "première réduction de capacité" de production d'Imerys entraînera 20 suppressions de poste.

Imerys indique également qu'il va procéder à une nouvelle augmentation de ses prix. "Le groupe est dépendant de l'énergie, de la logistique et des produits chimiques" et a donc été fortement impacté par la hausse de leurs prix, explique le directeur finance et stratégie Christophe Daulmerie. Imerys, qui "fixe ses prix par années complètes", n'a pas encore pu totalement les adapter à "l'accélération forte de l'inflation en cours d'année", mais se prépare "à augmenter à nouveau" ses prix pour la prendre en compte.