Wall Street hésite entre inquiétudes et espoirs

Les places américaines ont terminé en légère hausse ce jeudi. Après avoir ouvert en forte baisse, les indices new-yorkais ont comblé leurs pertes suite à l'annonce d'un accord sur le plan de relance. Le Dow Jones gagne ainsi 0,15% à 8.212 points, le Nasdaq prend 1,49% à 1.512 points et le S&P 500 progresse de 0,13% à 844 points

Wall Street a mis fin ce jeudi à six séances consécutives de baisse, ce qui n'était plus arrivé depuis le 10 octobre dernier. Pourtant, les indices new-yorkais avaient ouvert en fort repli dans le sillage de la séance de mercredi, durant laquelle la forte baisse des ventes au détail au mois de décembre et les difficultés persistantes des grandes banques américaines avaient plombé le moral des investisseurs. Mais la tendance s'est renversée à la mi-journée après l'annonce d'un accord sur un plan de relance de 825 milliards de dollars.

Du coup, le Dow Jones gagne 0,15% à 8.212 points, le Nasdaq prend 1,49% à 1.512 points et le S&P 500 progresse de 0,13% à 844 points. Et ce malgré l'effondrement des valeurs bancaires, Bank of America et Citigroup en tête.

L'équipe du président élu Barack Obama et la majorité démocrate de la Chambre des représentants sont donc parvenues à un accord pour proposer au Congrès  un plan de relance économique doté de 825 milliards de dollars. Il se décomposera en 275 milliards de dollars de baisses d'impôts et 550 milliards de dollars dans des investissements prioritaires. Barack Obama avait déjà promis la semaine dernière une réduction d'impôts de 1.000 à 95% des ménages américains afin de relancer la consommation, moteur traditionnel de la croissance outre-atlantique.

Sur le front des statistiques, les demandes hebdomadaires d'allocations de chômage sont reparties à la hausse avec 524.000 nouveaux chômeurs inscrits la semaine dernière. Soit 54.000 de plus que la semaine précédente. Les analystes n'attendaient que 501.000 dossiers. En moyenne sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif d'une tendance, le nombre des nouvelles inscriptions est retombé à 518.500. Mais ce chiffre reste encore très élevé et traduit la nette dégradation du marché du travail outre-atlantique. Ce texte ne devrait pas recontrer de soucis pour être adopté par la Chambre des représentants, où le parti démocrate dispose d'une large majorité. La partie pourrait s'annoncer plus difficile au Sénat.

Par ailleurs, les prix à la production ont reculé de 1,9% en décembre, enregistrant ainsi un cinquième mois consécutif de baisse. Cette baisse est en grande partie due au repli des prix des produits énergétiques, qui ont chuté de 9,3% en décembre. Le prix de l'essence a ainsi connu une baisse record de 25,7% le mois dernier. Enfin, le baromètre Empire State de l'activité industrielle de la région de New York s'est contracté moins fortement que prévu en janvier, ressortant à -22,2 contre -27,9 escompté pour les analystes.

Du côté des valeurs, JPMorgan Chase perd 6,06% à 24,34 dollars. Pourtant, la deuxième banque américaine en termes d'actifs a dépassé les attentes au quatrième trimestre 2008 en dégageant un bénéfice net de 702 millions de dollars. Rapporté par action, il ressort à 7 cents là où les analystes tablaient sur un cent. Ce quatrième trimestre est le première à inclure les résultats de Washington Mutual, la première caisse d'épargne américaine rachetée en septembre et dont les pertes sont conformes aux attentes, assure l'établissement. Sur l'ensemble de l'année, les profits de JPMorgan ont fondu de 64%, à 5,6 milliards de dollars.

Citigroup reste dans le rouge, chutant de 15,45% à 3,83 dollars. La banque de new-yorkaise a plongé de 23% à dollars mercredi après avoir officialisé la cession de sa filiale de courtage aux particuliers Smith Barney à Morgan Stanley. Une opération considérée comme le début du démantèlement de l'ancienne première banque mondiale, sauvée de la faillite grâce à l'injection de 45 milliards de dollars dans son capital par l'Etat américain. Citigroup a par ailleurs annoncé qu'elle avançait la publication de ses résultats du quatrième trimestre à vendredi. Les analystes attendent une perte de 1,14 dollar sur les trois derniers mois de 2008 et de 3,17 dollars sur l'ensemble de l'année.

Bank of America dégringole de 18,43% à 8,32 dollars. La première banque américaine pourrait recevoir 15 milliards de dollars supplémentaires de capitaux publics, selon des sources proches du dossier citées ce jeudi soir par Reuters. Ce matin, le Wall Street Journal expliquait que cette aide devait permettre à la banque de Caroline du Nord de digérer l'acquisition (et les pertes) de la banque d'affaires Merrill Lynch pour près de 20 milliards de dollars. L'établissement basé en Caroline du Nord pourrait par ailleurs bénéficier de 100 à 200 milliards de dollars de garanties publiques de la part de l'Etat fédéral.

Apple cède 2,29% à 83,38 dollars. Steve Jobs va provisoirement quitter ses fonctions de directeur général. Le charismatique patron du groupe informatique américain a en effet annoncé mercredi soir qu'il prenait un congé médical jusqu'à la fin juin, expliquant que les problèmes de santé dont il avait reconnu récemment l'existence s'étaient révélés "plus complexes" qu'il ne le pensait. Cette annonce inquiète les marchés qui s'interrogent sur l'avenir du groupe en cas de départ de son fondateur. La semaine dernière, Steve Jobs avait indiqué qu'il souffrait d'un déséquilibre hormonal mais qu'il resterait à la tête de la marque à la pomme.

Yahoo recule de 6,45% à 11,61 dollars. Carol Bartz, la nouvelle directrice générale du portail Internet californien, aurait déclaré aux salariés que son instinct lui disait de conserver l'activité de recherche en ligne du groupe. Cette dernière est notamment convoitée par Microsoft qui chercher à combler son retard sur Google, le leader incontestable du secteur. Carol Bartz s'est néanmoins entretenu avec Steve Ballmer, le patron du premier éditeur mondial de logiciel, selon l'agence de presse Dow Jones.

Microsoft qui pourrait par ailleurs procéder à d'importantes réductions d'effectifs, indique le Wall Street Journal. Les suppressions de postes seraient inférieures aux dernières rumeurs de marché évoquant le chiffre de 15.000 emplois détruits. La semaine dernière, Steve Ballmer avait mentionné la nécessité de penser sérieusement à réduire les coûts, mais il avait décliné de commenter l'éventualité de réductions d'effectifs. L'action prend ce jeudi 0,79% à 19,24 dollars.

Enfin, Motorola s'adjuge 7,79% à 4,43 dollars. L'équipementier télécoms américain a annoncé mercredi soir la suppression de 4.000 emplois supplémentaires. Fin octobre, il avait déjà indiqué son intention de réduire ses effectifs de 3.000 postes. L'essentiel de ce plan de restructuration s'effectuera dans la branche de téléphonie mobile du groupe, une division en grande difficulté et qui ne cesse de voir ses ventes reculer, faute d'avoir su s'adapter aux nouvelles exigences des consommateurs. Motorola s'attend à être de nouveau dans le rouge au quatrième trimestre.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.