Wall Street au plus haut depuis quatre mois après les chiffres de l'immobilier américain

Les places américaines ont touché leur plus haut niveau depuis quatre mois lundi, poursuivant sur leur lancée du mois d'avril. Les investisseurs ont notamment salué les bons chiffres de l'immobilier. Le Dow Jones gagne ainsi 2,61% à 8.427 points, le Nasdaq s'adjuge 2,58% à 1.764 points et le S&P 500 prend 3,39% à 907 points.

L'optimisme est toujours de rigueur à Wall Street. Il est même renforcé lundi par la publication des statistiques du marché immobilier, reparties à la hausse alors que les marchés s'attendaient à ce qu'elles poursuivent leur repli. Dans le même temps, les résultats du jour sont globalement supérieurs aux attentes, rassurant également les investisseurs. Ces derniers attendront cependant les chiffres de l'emploi américain, ce mercredi pour le secteur privé et ce vendredi pour les chiffres officiels du Département du travail, pour poursuivre ou non le rally du mois dernier. En avril, le Dow Jones a en effet signé sa meilleure performance mensuelle depuis 2002, en hausse de 7,3%. Avec une progression de 9,5%, le S&P 500 n'avait pas fait mieux depuis mars 2000.

Les indices sont donc dans le vert lundi, portés par les valeurs bancaires qui profitent des commentaires optimistes de l'influent investisseur Warren Buffett. Le Dow Jones gagne ainsi 2,61% à 8.427 points, le Nasdaq s'adjuge 2,58% à 1.764 points et le S&P 500 prend 3,39% à 907 points. L'indice élargi repasse ainsi au-dessus de la barre des 900 points pour la première fois depuis le 8 janvier dernier.

Sur le front des statistiques, les dépenses de construction ont mis fin à cinq mois consécutifs de baisse, progressant de 0,3% en mars. Une performance nettement meilleure que les anticipations des économistes, qui tablaient sur un repli marqué de 1,7%. Les dépenses privées affiche une baisse 0,1% sur la période, en fort ralentissement après -2,1% en février et -4,2% en janvier. Par ailleurs, les promesses de vente de logements ont également progressé en mars, pour le deuxième mois consécutif. L'indice mesurant ces promesses a ainsi augmenté de 3,2% par rapport à février alors que les marchés les attendaient stables.  

Du côté des valeurs, Bank of America et Citigroup prennent respectivement 19,31% à 10,38 dollars et 7,74% à 3,20 dollars. Les deux banques pourraient avoir besoin de lever 10 milliards de dollars sur les marchés afin de renforcer leur fonds propres, selon le Financial Times et le Wall Street Journal. Leurs dirigeants seront entendus ce lundi par les autorités américaines, alors que les tests de résistance effectués ces dernières semaines ont révélé que les deux établissements ne seraient pas suffisamment capitalisés pour faire face à la dégradation de la conjoncture mondiale. Wells Fargo et PNC Financial pourraient également être amenées à lever des capitaux, poursuit le Financial Times. Leurs titres bondissent respectivement de 23,30% à 24,18 dollars et de 14,36% à 43,25 dollars.

Toujours sur le secteur financier, Berkshire Hathaway est en hausse, de 2,33% à 94,149 dollars pour l'action A et de 1,84% à 3.100 dollars pour l'action B. La holding du milliardaire Warren Buffett a vu son bénéfice d'exploitation chuter de 12% au premier trimestre, à 1,7 milliard de dollars. Surtout, la valeur comptable du groupe, que l'investisseur considère comme l'indicateur le plus important, a baissé de 6% sur la période, en raison notamment du repli des cours des sociétés dont il est actionnaire. Elle avait déjà reculé de 9,6% l'an passé, la plus forte baisse depuis que Buffett a pris la tête de la société en 1965.

Sprint Nextel progresse de 7,07% à 5 dollars. L'opérateur de télécoms est lourdement resté dans le rouge au cours des trois premiers mois de l'année, accusant une perte de 594 millions de dollars, contre 505 millions un an plus tôt. Le groupe a été pénalisé par la perte de 200.000 clients sur la période, ainsi que par des charges de restructuration de 327 millions de dollars, résultant principalement des réductions d'effectifs annoncés en février. Hors éléments exceptionnels et à périmètre constant, Sprint Nextel affiche cependant un léger bénéfice, à 3 cents par action. Les analystes tablaient au contraire sur un déficit de 5 cents par titre.

Estée Lauder profite également de résultats supérieurs aux attentes pour prendre 18,31% à 36,83 dollars. Le groupe américain de cosmétiques a pourtant vu ses profits fondre de 70% au premier trimestre, tombant à 27,2 millions de dollars. Mais le bénéfice par action (BPA) ressort à 16 cents, hors éléments exceptionnels, contre seulement 5 cents attendus par les marchés. Le chiffre d'affaires a reculé de 10%, à 1,7 milliard de dollars, mais est également meilleur que le consensus. Par ailleurs, Estée Lauder a resserré sa fourchette de prévision de résultats, tablant sur des profits compris entre 1,32 et 1,44 dollar par titre sur l'ensemble de l'année. Les investisseurs misent de leur côté sur un BPA de 1,36 dollar.

Loews progresse de 8,50% à 27,33 dollars. Le groupe diversifié a publié ce lundi une perte au titre du premier trimestre, pénalisé par les pertes sur investissement de sa filiale CNA Financial et par les coûts liés à sa filiale de gaz naturel qu'il détient à 100%. Il a ainsi accusé une perte tirée des opérations maintenues de 647 millions de dollars, contre un bénéfice de 409 millions enregistré l'an passé.

Toujours du côté des hausses, Emulex s'adjuge 3,66% à 10,75 dollars. Le conseil d'administration du fabricant de semi-conducteurs a rejeté ce lundi à l'unanimité l'offre de rachat hostile lancée par son compatriote Broadcom, qui proposait 764 millions de dollars. Cela représentait 9,25 dollars par action, soit une prime de 40% par rapport au cours du titre au 20 avril. Emulex estime que cette offre sous-estime sa valeur et ses perspectives de croissance à long terme. Broadcom gagne pour sa part 3,82% à 23,94 dollars.

Schlumberger prend 6,73% à 54,08 dollars. Le groupe de services parapétroliers profite d'une analyste de l'hebdomadaire financier Barron's, selon laquelle le cours de son action pourrait grimper de 25% au cours des prochaines années, si l'économie mondiale amorce une reprise économique en 2010 ou 2011.

Enfin, PepsiCo abandonne 1,35% à 49,12 dollars et Pepsi Bottling Group prend 0,29% à 31,50 dollars. L'embouteilleur américain a rejeté l'offre de rachat soumise par le fabricant de sodas et de snacks. Une offre qu'il estime "grossièrement inadaptée" et ne reflétant pas "sa vraie valeur". Pepsi proposait 29,50 dollars par action de son principal embouteilleur, pour moitié en numéraire et en titres.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.