Casino a annoncé lundi soir après la clôture de la Bourse que son chiffre d'affaires consolidé au quatrième trimestre a progressé de 2,2% (+0,1% en organique) à 7,321 milliards d'euros, grâce à sa croissance à l'international (+13,4%). En revanche, les ventes domestiques sur la période ont reculé de 3,3%.

Plus inquiétant encore, le modèle du "discount" ne fait plus recettes. Les ventes de Franprix Leader-Price reculent de 5,9% et celles des enseignes de proximité (Supermarchés casino , Monoprix et les supérettes) diminuent en moyenne de 2,2%. Dans le même temps, les hypermarchés Géant Casino accusent la plus forte baisse avec une chute des ventes annuelles de 9,4% (-5% au quatrième trimestre). Monoprix, dont casino détient 50% du capital, résiste néanmoins puisque ses ventes ne s'effritent que de 0,1%.

Sur l'ensemble de l'année 2009, le groupe stéphanois affiche un total de facturations de 26,757 milliards d'euros, en recul de 1,2%, solde d'une baisse de 4,8% en domestique et d'une hausse de 6,7% hors des frontières. Ces chiffres concernent les activités poursuivies et n'intègrent donc pas le groupe néerlandais Super de Boer, cédé fin 2009.

En Bourse, la réaction du marché a été mitigée puisque ce mardi l'action Casino ne progresse que de 0,08% à 62,09 euros, après s'être même affichée en nette baisse en séance. On notera que l'analyste CA Cheuvreux a abaissé sa recommandation sur la valeur, passant de surperformance à sous-performance avec un objectif de cours maintenu à 62 euros. Le broker estime que le titre est bien valorisé et ne dispose plus de relais de croissance. Dans la distribution, il lui préfère Carrefour (+1% à 37,27 euros) qui figure dans sa liste de valeurs favorites.

Pour l'avenir, le directeur financier de Casino, Antoine Giscard d'Estaing, a déclaré lors d'une conférence téléphonique que les tendances observées depuis le début d'année sont bonnes et qu'il était serein face aux prévisions des analystes. Selon lui, la croissance devrait reprendre dans les économies émergentes en 2010 et la situtation en France ne devrait pas se déteriorer davantage.

Le groupe confirme donc ses objectifs financiers : améliorer son ratio de DFN/EBITDA (dette financière nette sur résultat brut d'exploitation) à fin 2009 et atteindre un ratio inférieur à 2,2 à fin 2010.

A noter qu'un procès opposant le groupe Casino et son PDG Jean-Charles Naouri à la famille Baud, fondatrice des magasins Franprix et actionnaire minoritaire (ainsi que de Leader Price), en guerre judiciaire depuis trois ans, s'est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Paris avec, au coeur des débats, le financement présumé frauduleux de travaux dans un hôtel de luxe situé sur la côte bretonne.