En hausse dès l'ouverture, la Bourse de Paris a touché un nouveau plus haut de séance à 4.089,64 points, soit au-dessus de son record établi en avril 2010 avant la crise de la dette souveraine. Après avoir franchi ce seuil psychologique, les investisseurs ont ressenti le besoin de souffler avant de prendre leurs bénéfices à l'annonce de chiffres ADP de l'emploi aux Etats-Unis. A la clôture, le CAC 40 reculait de 0,15 % à 4.066,53 points.

Rassurés par les évolutions de la crise politique en Egypte, notamment le fait que le Canal de Suez fonctionne à plein régime et sans retard, les investisseurs ont, dans un premier temps, retrouvé leur optimisme propulsant le CAC 40 à ses niveaux du 3 octobre 2008. Pour autant, l'indice parisien n'a pas encore effacé totalement les stigmates de la faillite de Lehman Brothers (4.332,66 points le 12 septembre 2008), à l'inverse des marchés américains et de ses grands voisins en Europe, le Footsie et le Dax.

Sur le front des indicateurs, l'attention des investisseurs a été surtout captée par la publication, des chiffres ADP de l'emploi dans le secteur privé au mois de janvier aux Etats-Unis. Des chiffres qui étaient susceptibles d'être « un élément déclencheur à l'achat qui pourrait permettre au S&P 500 de franchir une résistance majeure à 1.310 points et entraîner dans la foulée le CAC 40", selon Djillali Hacid, analyste technique chez XTB.

 Si les chiffres de janvier sont meilleurs qu'escompté (187.000 créations contre 145.000 attendus), ceux de décembre ont en revanche été revus à la baisse à 247.000 contre 297.000 initialement annoncés. Dans l'attente des données plus complètes que le gouvernement américain publiera sur l'emploi vendredi et qui incluent le secteur privé et la fonction publique, les intervenants ont préféré effectuer quelques dégagements. A Wall Street, les places américaines évoluaient sur une note stable tandis que le marché parisien a cédé à des prises de bénéfices.

Par ailleurs, l'abaissement de la note de l'Irlande par Standard & Poor's a relégué au second plan les bons résultats publiés par BBVA (deuxième banque espagnole) et le succès de l'adjudication du Portugal, qui a placé 1,255 milliard d'euros de bons du trésor à six et 12 mois à des taux de rendement en baisse par rapport aux adjudications du mois dernier.

Valeurs en hausse

En forte hausse en matinée, le secteur bancaire a effacé une grande partie de ses gains. BNP Paribas a terminé la séance sur un gain de 0,55 %, Crédit Agricole de 1,05 %, Natixis de 0,33 %, Société Générale de 0,17 %.

France Télécom a avancé de 1,58 %. Oddo Securities a relevé sa recommandation d'"accumuler" à "acheter". L'intermédiaire anticipe des résultats au-dessus du consensus. L'opérateur historique publiera ses résultats le 24 février.

Sanofi Aventis a progressé de 0,08 %. Le laboratoire français a annoncé des résultats initiaux positifs de phase III pour le lixisénatide, un traitement du diabète de type II. Par ailleurs, selon une source proche du dossier, il a accepté de relever son offre sur Genzyme, proposant un peu plus de 70 dollars par action hors certificat de valeur conditionnelle.

Valeurs en baisse

Renault a plongé de 2,88 %. Si la publication des estimations des résultats du constructeur au losange, lundi, a fait ressortir un free cash flow supérieur aux attentes, le niveau de la marge opérationnelle a provoqué la déception. Egalement mal orienté, Peugeot perd 2,68 %.

Après leur forte hausse de la veille, les valeurs pétrolières ont plié sous des prises de bénéfices. Technip a lâché 2,11 %, Vallourec 0,70 % et Total 0,18 %.

Lafarge (-2,02 %) a de nouveau été sanctionné pour son exposition en Egypte depuis la reprise d'Orascom. Les investisseurs s'inquiètent de l'arrêt de la production des usines égyptiennes.

Carrefour s'est replié de 1,83 %. Dans une note, Exane BNP Paribas indique que la probable introduction en Bourse de Carrefour Property, la branche foncière du groupe, et son hard-discout ne fera pas progresser les cash flow. Selon le bureau d'études, la véritable revalorisation du titre résultera d'une meilleure stratégie de la société de distribution ainsi que de l'amélioration de génération de trésorerie.

Hors CAC

Ipsen s'est effondré de 5,26 %. Le groupe qui a publié un chiffre d'affaires 2010 en progression de 6,5% à 1,1 milliard d'euros, est pénalisé par l'annonce de possibles dépréciations d'actifs en même temps que la reprise à Roche des droits sur l'antidiabétique taspoglutide. Par ailleurs, UBS a annoncé mercredi avoir ajouté Ipsen à sa liste de valeurs européennes pharmaceutiques qu'elle aime le moins.

Fleury Michon (+5,01 %) a fait état d'une croissance de 12,4% de son chiffre d'affaires 2010, à 598,1 millions d'euros, après avoir enregistré une hausse de 13,1% de son activité au quatrième trimestre. Selon les analystes, cette tendance devrait permettre au spécialiste français des plats préparés d'amortir la hausse des prix des matières premières.

Devise et Pétrole

A la clôture des marchés européens, le marché du pétrole était toujours au-dessus des 100 dollars. Le Brent de la mer du Nord s'échangeait contre 102,11 dollars (+0,35 %) tandis que le WTI progressait de 0,4 % à 91,14 dollars.

L'euro profite des bons indicateurs économiques en zone euro et en Allemagne, pays qui représente près du tiers du PIB de la zone. A 17h45, un euro s'échangeait contre 1,378 dollar.