Dans le sillage du rebond de Wall Street, la Bourse de Paris bénéficie à la fois d'une vague d'achats à bon compte mais également d'un regain d'intérêt pour le secteur financier. Après les déclarations d'hier, en marge de la réunion des ministres européens des finances, relatives à une recapitalisation rapide des banques européennes, les investisseurs misent sur des décisions rapides et coordonnées. En forte hausse dès les premiers échanges, le CAC 40 a accentué ses gains à la mi-séance, grimpant, vers 13h00, de 3,05 % à 2.937,48 points.

A l'instar de ce qui s'est passé hier soir en fin de séance sur les marchés américains, les places financières européennes bénéficient, après leur forte chute de ces dernières séances, d'un mouvement d'achats à bon prix . En trois séances, Paris a en effet plongé de 5,85 %, Londres de 4,86 % et Francfort de 7,50 %. A l'origine de ce rebond, les déclarations de Ben Bernanke hier devant le congrès américain. Le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis a en effet indiqué que la Fed était prête à prendre de nouvelles mesures pour soutenir une économie "près de chanceler".

Par ailleurs, les investisseurs sont sensibles à la multiplication des appels à une recapitalisation des banques européennes laissant espérer un planeuropéen d'aide aux banques. Hier, en marge de l'Ecofin, plusieurs ministres européens des finances se sont prononcés ouvertement pour une action rapide pour soutenir les banques du continent. Ces dernières sont frappées de plein fouet par les doutes entourant la réalisation des plans d'aide à la Grèce décidés en mai 2010 et juillet 2011. "Il y a un sentiment d'urgence parmi les ministres européens des Finances et il nous faut aller de l'avant pour recapitaliser les banques qui en ont besoin " a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. Pour le CM-CIC Securities, "l'électrochoc Dexia a décidé les autorités à accélérer sur le dossier de la recapitalisation des banques".

Pour autant, les risques de contagion de la crise de la dette en zone euro n'ont pas disparu. Pour preuve, l'agence de notation Moody's a dégradé de trois crans la note souveraine de l'Italie. L'agence de notation justifie sa décision par "l'accroissement des risques pour le financement des dettes publiques élevées dans la zone euro (pour des pays) comme l'Italie", mais également "par les risques négatifs croissants pour la croissance économique liés à des lacunes structurelles et à un affaiblissement des perspectives (de croissance) au niveau mondial".

Dans ce contexte, les investisseurs scruteront attentivement les publications macroéconomiques de ce jour. Sont en effet attendus, outre-Atlantique, les résultats de l'enquête ADP sur l'emploi pour le mois de septembre et l'indice ISM des services sur le même mois.

Sur le front des valeurs

Les valeurs financières sont à l'honneur, s'octroyant les premières places du palmarès avec Crédit Agricole (+10,34 %), BNP Paribas (+ 6,62 %) et Société Générale (+6,13 %). Pour sa part, Axa avance de 8,43 %. Selon La Tribune, l'assureur a dit rester "pleinement engagé" dans l'atteinte de ses objectifs et a réitéré sa politique de distribution de dividendes. Les fonds américains TPG et KKR et la Caisse de dépôt et placement du Québec auraient déposé des offres préliminaires pour le rachat d'Axa Privaty Equity (Axa PE), la division de capital-investissement vendue par Axa

Preuve du regain d'optimisme, les valeurs cycliques sont très entourées à l'image d'Alcatel Lucent (+ 8,56 %), de Vallourec (+7,29 %), de Lafarge (+6,84 %) ou encore de Saint Gobain et Technip qui grimpent respectivement de 5,79 et 5,46 %.

Hors CAC

Dexia qui monopolise toutes les attentions gagne 8,13 %. Le titre qui valait encore 2,69 euros à l'issue de la première séance de 2011 ne valait plus que un euro hier. La banque qui est considérée comme la première victime de la crise de la dette souveraine en zone euro va être démantelée.

Wendel (+7,65 %) a annoncé mardi avoir bouclé le rachat de Mecatherm, le leader mondial des équipements pour la boulangerie industrielle valorisé à environ 170 millions d'euros dans le cadre de l'opération.

Scor (+1,69 %) a confirmé mercredi ses objectifs malgré l'environnement financier incertain dans un communiqué diffusé avant une conférence sur le secteur de la banque et de l'assurance organisée par Bank of America Merrill Lynch.

Gecina recule de 1,54 %. Le groupe a annoncé avoir remercié son directeur général, Christophe Clamageran, en raison de divergences sur les priorités dans la mise en ouvre de la stratégie du groupe immobilier. Bernard Michel, président du conseil, devient PDG de la société.

Devise et Pétrole

La monnaie unique poursuit son rebond de la veille face au billet vert. Aux alentours de 13h00, un euro s'échangeait contre 1,335 dollar.

Dans le même temps, sur le marché de l'or noir, les prix du baril sont en hausse. Après être passé sous le seuil des 100 dollars hier, le Brent de la Mer du Nord se reprend de 2,10 % à 101,89 dollars tandis que le WTI s'échange contre 77,98 dollars (+3,05 %).