Safran cale faute d'avancer sur le dossier Thales

Le titre s'effondre ce vendredi en Bourse alors que les investisseurs ne croient plus à un rapprochement avec Thales. La spéculation sur l'opération avait porté le titre à un plus haut historique en juillet dernier.
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L'atterrissage est brutal pour Safran. Le titre de l'équipementier aéronautique décroche de plus de 7% ce vendredi, signant de loin la plus forte baisse du CAC 40.

Si la société a confirmé ses objectifs annuels à l'occasion de sa publication trimestrielle, les analystes ont jugé décevants le chiffre d'affaires du troisième trimestre. Surtout, Safran n'a fait état d'aucune avancée dans la perspectives d'un rapprochement avec Thales. "Les discussions sont en cours et se déroulent dans un bon esprit, mais le sujet n'est pas un sujet simple", a expliqué le PDG du groupe, Jean-Paul Herteman. "Avant de parler de valorisation, il faut être bien clair sur les questions de logique industrielle."

Or, l'équipementier aéronautique a besoin de grossir pour faire face à la concurrence de plus en plus féroce venue de Chine. En 2010, Safran envisageait ainsi déjà un rapprochement avec un autre français, Zodiac. La spéculation autour de cette opération avait permis au titre de bondir de plus de 40% sur les trois derniers mois de l'année.

Prime spéculative

L'échec de ce rapprochement avait entraîné par la suite un reflux de l'action entre janvier et avril 2011 de l'ordre de 15%. Avant que d'autres spéculations ne viennent relancer la valeur en Bourse, cette fois autour d'une alliance entre Safran et Thales, fortement encouragée par l'Etat, actionnaire des deux sociétés. Début mai, les discussions reprennaient officiellement après un premier échec en 2009. Et l'action de bondir dans la foulée de 29% pour atteindre le seuil des 30 euros le 4 juillet, un plus haut que le titre n'avait pas touché depuis 2000 ! 

L'objectif affiché par l'Etat était de boucler l'opération cet été. Peine perdue, Safran et Thales ne parviennent toujours pas à s'entendre. Des atermoiements qui ont eu pour conséquence de faire disparaître la prime spéculative sur le titre Safran. Ce dernier évolue désormais autour des 22 euros. Il faudra pourtant que l'équipementier aéronautique parvienne à offrir au marché une nouvelle histoire de croissance, en devenant notamment un acteur mondial du secteur de l'aéronautique, pour espèrer connaître un nouvel élan en Bourse.

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Commentaires 2
à écrit le 14/11/2011 à 13:59
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Le ministre de l'intérieur était plus efficace pour démanteler les camps de Roumains que pour restructurer l'industrie de la défense afin d'en faire un acteur majeur au niveau mondial plutôt qu'un sous-traitant majeur de niveau européen.

à écrit le 22/10/2011 à 7:48
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Est-ce un pb de logique industrielle ou un pb franco français d'ego. La France est certainement le pays où l'égio est devenu la machine industrielle à perdre. Qyue voit-on encore dans cette affaire l'Etat actionnaire mais comme toujours hors compéten...

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