Pierre & Vacances manque de visibilité...

Pierre & Vacances trébuche ce matin en Bourse de Paris, le premier exploitant européen de résidences et de villages touristiques plonge de 4% à 17 euros alors qu'il a publié ce mercredi des comptes semestriels dégradés. Les opérateurs n'ont pas manqué de sanctionner la contre performance du groupe.

Pierre & Vacances a vu ses facturations légèrement progresser de 0,8% au premier semestre de son exercice 2011/2012, à 669,1 millions d?euros. En données publiées, la hausse ressort à 2,4%.

Dans la branche tourisme, l'activité sur une base comparable s?est contractée de 0,3% à 449,9 millions d?euros. Une baisse du volume d?affaires imputable à la contre-performance de Center Parcs Europe (-0,9% à 212,9 millions d?euros) alors que Pierre & Vacances Tourisme Europe s?inscrit en légère hausse de 0,3 % à 237 millions d?euros. Bonne nouvelle en revanche du côté du pôle immobilier. Une branche qui affiche une résistance malgré un contexte peu porteur pour le secteur sur fond de crise économique. Sur la période, elle affiche une progression de 2,9% à plus de 219 millions d?euros.
Sur le front des résultats, les comptes du groupe ressortent dégradés comme redouté par les analystes de la place. Pierre & Vacances voit sa perte opérationnelle courante se creuser un peu plus, flirtant avec les 100 millions d?euros à -99,3 millions d?euros après -83,4 millions d?euros au premier semestre 2010/2011. Le résultat net courant part du groupe reste aussi dans le rouge vif à -79,6 millions d?euros, contre -67,8 millions d?euros précédemment. Le groupe signale avoir été confronté à un effet de saisonnalité, notamment en Espagne au premier semestre. L?effet de ciseau a été par ailleurs très important et explique le repli du résultat d?exploitation au premier semestre de 2011/2012.
La perte nette part du groupe se creuse à hauteur de 81,7 millions d?euros au premier semestre 2011/2012, contre une perte de 74,7 millions un an plus tôt. Le résultat net part du groupe a été grevé par des éléments exceptionnels, liés aux investissements de Pierre & Vacances, notamment dans des campagnes publicitaires mais aussi dans des travaux d?extension de la station de ski d?Avoriaz pour 10 millions d?euros.
Dans un contexte d?aggravation de la crise économique, le premier exploitant européen de résidences et de villages touristiques explique que la visibilité de son activité sera affaiblie. C?est que les réservations de dernières minutes sont privilégiées, le budget alloué aux vacances devrait être également rogné du fait du contexte économique. Pierre & Vacances devra encore naviguer à vue pendant encore quelques saisons tant que la situation économique n?est pas au beau fixe et que le programme de restructuration du groupe n?est pas encore pleinement opérationnel. Ce dernier a pour vocation de limiter les coûts de fonctionnement à hauteur de 65 millions d?euros à l?horizon 2014. Cette cure budgétaire passe par le regroupement de plates-formes de réservation, de la mise en place de bases communes entre les différentes filiales, de services support fusionnés, un panel de mesures destinées à redresser les marges.
Pierre & Vacances déclare aussi pouvoir bénéficier du dispositif Censi-Bouvard, applicable aux résidences-services, qui accorde un crédit d?impôt de 11% pour les logements acquis avant le 1er janvier 2015, dont le permis de construire a été déposé avant le 1er janvier 2012. Mais quid pour les années suivantes ? L?incertitude quant à la mise en place d?un nouveau dispositif fiscal, prenant le relais du Censi-Bouvard reste intacte et il n?est pas sûr que le nouveau gouvernement à l?heure de la chasse à la moindre dépense. Le groupe reste malgré tout optimiste quant à l?avenir de son pôle immobilier et vise 300 millions d?euros de recettes annuelles.
Aussi, le groupe reste à l?affût de la moindre proie pour réduire sa dépendance à la conjoncture. Pierre & Vacances a en effet acquis auprès d?Eurosic 350 cottages du Domaine des Hauts de Bruyères « dans le cadre d?une opération de promotion immobilière de rénovation ». Et il par ailleurs renforcé la présence d?Adagio City Aparthotel grâce à la signature d?un contrat de Master Franchise signé avec Accord Amérique Latine, « portant sur l?implantation des marques Adagio et Adagio Access au Brésil, avec pour objectif l?exploitation de 40 résidences urbaines ».
Sur le plan purement boursier, une visibilité affaiblie, une refonte des avantages fiscaux pour les résidences de services, autant d?éléments qui ont mis à rude épreuve l?évolution du cours de l?action ces derniers mois. Même si Pierre & Vacances se dit confiant quant à sa résistance en dépit d?une situation économique adverse, les investisseurs ne l?ont pas entendu de cette oreille. Le titre a connu une année 2011 plus que difficile avec une valorisation qui s?est effondrée de près de 70 %. Une réelle descente aux enfers qui s?est prolongée en début de ce millésime. A 30 euros en janvier, le dossier se traite autour de 17 euros. Peut mieux faire? A ce cours là, il est évident que la valorisation de la société est plus qu?attractive avec une capitalisation de 155 millions d?euros et une VE/CA de 0,11x pour 2012. Mais tant que la visibilité de son activité sera affaiblie et en attendant les premiers effets du plan de restructuration, escomptés en 2014, difficile de se placer tant que les inconnues sur ce dossier ne seront pas levées?

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