Nette détente sur les marchés obligataires après l'aide européenne

Après la Grèce, l'Irlande et le Portugal, c'est l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, qui a fini par demander une aide européenne pour recapitaliser ses banques. Une aide financière qui prend la forme d'un prêt de la part du FESF et du MES et qui pourrait atteindre 100 milliards, plus du double de ce que prévoyait le FMI qui évaluait dans son rapport les besoins en fonds propres supplémentaires des banques à 40 milliards d'euros.

100 milliards d'euros donc, qui seront destinés uniquement à la recapitalisation des banques espagnoles. Cette « ligne de crédit » sera destinée au fonds public espagnol d'aide au secteur bancaire (Frob), dont la force de frappe était jusqu'a présent insuffisante, pour qu'il puisse par la suite injecter cet argent aux banques qui le demandent. Pour Mariano Rajoy, c'est une victoire car il a effectivement obtenu une concession de l'Allemagne en obtenant une aide directe pour ses banques sans mise sous tutelle. L'Espagne conserva ainsi la souveraineté de sa politique économique, signe que l'Allemagne s'est montrée plus flexible.

Cependant, le prêt à l'Espagne s'accompagnera de conditions strictes en matière de surveillance des banques qui pourrait conduire à la fermeture d'établissements bancaire non viables.
Si la crise espagnole est loin d'être finie, le consensus européen apaise le marché, en témoigne le rebond de l 'euro au delà des 1,26 et la détente que l'on peut observer sur les rendements obligataires espagnols et Italiens orientés à la baisse, signe d'un regain de confiance sur la solidité de la zone euro. Le rendement espagnol recule en effet de 10 points de base pour revenir à 6,07% contre 6,23% vendredi dernier. Même chose sur les taux italiens qui reculent de 6 points de base pour s'établir à 5,69%. A l'inverse, face au retour de l'appétence pour le risque, le bund allemand subit des prises de bénéfices ce qui fait grimper le rendement de 7 points, à 1,39%. Idem pour l'OAT française dont le taux s'inscrit en hausse de 6 points à 2,55%.
Pourtant, le prêt européen à l'Espagne aura quand même un impact sur l'endettement du pays. La dette publique devrait en effet augmenter de 10 points, passant de 68% à fin 2011 à 78% d'ici la fin de l'année. D'autre part, selon un responsable européen, l'Europe pourrait prêter à l'Espagne avec des taux d'intérêts qui seraient compris entre 3% à 4%, soit deux fois moins que les taux exigés par les créanciers du pays pour prêter à l'Etat.
Il n'en reste pas moins que le plan d'aide est une véritable bouffée d'oxygène pour le compartiment bancaire européen qui s'inscrit en très forte hausse, avec un indice sectoriel en hausse de 4,2% et des envolées marquées sur les banques espagnoles, à l'instar de Bankia qui flambe de 14% ou encore de Santander et BBVA qui progressent de 6%, propulsant l'IBEX aux portes des 6800 points, soit un gain de 3,72%.

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