Le CME en passe d'investir la place londonienne

La Bourse américaine des produits dérivés projette de s'installer à Londres avec de vastes ambitions. Décision qui ne fait pas les affaires de Nyse-Euronext, ni de Deutsche Börse.
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Ce n?est qu?une rumeur mais aucun démenti formel n?a été publié ces dernières heures : L'américain CME Group, le Chicago Mercantil Exchange, le premier opérateur boursier mondial des dérivés en termes de capitalisation boursière, spécialisé sur les matières premières, est en discussions avec l?Autorité des marchés financiers britannique (FSA) pour lancer une Bourse européenne des dérivés installée à Londres. Le groupe espère pouvoir se mettre en ordre de marche mi-2013.

La City, centre financier européen par excellence

Cette nouvelle ne fait pas les affaires des deux grands concurrents européens que sont Eurex (groupe Deutsche Börse) et Liffe (groupe NYSE Euronext). Les deux groupes ont tenté, l?an passé, de se rapprocher pour créer la première Bourse mondiale des dérivés. Ils ont été arrêtés en chemin par la Commission de Bruxelles qui y a vu la création d?un mastodonte en infraction avec les lois anti concurrentielles. Les deux impétrants n?avaient pas manqué, à l?époque, de clamer haut et fort que leur marché n?était pas simplement européen mais mondial et qu?à cette échelle la réunion d?Eurex et du Liffe, ne constituait pas un groupe dominant. En faisant de Londres sa passerelle sur les produits dérivés, CME consacre d?ailleurs encore un peu plus la City, comme le centre financier européen. Au grand dam, bien évidemment de Deutsche Börse et Nyse Euronext.

Le CME affiche de vastes ambitions en Europe

Aujourd?hui, c?est donc le numéro un mondial des dérivés qui vient jouer sur les plates-bandes des leaders du Vieux Continent. Avec de fortes ambitions, même si l?Europe, à ce jour, ne représente que 20% de son chiffre d?affaires. Manifestement, la firme américaine a décelé un fort potentiel dans cette zone et a déjà commencé à se positionner en étoffant ses équipes basées à Londres, ces dix-huit derniers mois. A ce jour, celles-ci totalisent 150 personnes. Une fois obtenu le feu vert du gendarme de la Bourse Britannique, le groupe entend d'abord lancer des contrats à terme sur le marché des changes, avant de se diversifier vers d'autres actifs. Outre sa présence sur la place de Chicago, le CME  possède le New York Mercantile Exchange (Nymex), spécalisé dans les contrats sur le pétrole, et a porté cette année ses parts dans la place de Dubaï à 50%.

Echec de la reprise du LME

Si le CME s?active aujourd?hui dans ce sens, c?est aussi parce qu?il vient d?échouer à reprendre le LME (London metal exchange), le marché londonien des métaux sur lequel il avait fait une offre dans le cadre de sa vente. Nyse Euronext, lui aussi sur les rangs n?a pas davantage réussi à emporter le gros lot. Car c?est finalement la Bourse de Hong Kong qui a mis tous les actionnaires du célèbre établissement d?accord avec un chèque de 1,7 milliard d?euros.

De nombreux intervenants lorgnent le marché des dérivés à Londres

Le groupe américain n?est pas le seul à lorgner ce juteux marché. Nasdaq OMX, la Bourse nord-américaine des valeurs technologique vient également d?annoncer son intention de développer une offre de produits dérivés en Europe. Le rival américain du CME Group, l?ICE, Intercontinental Exchange, s'est également récemment lancé sur ce marché outre Atlantique. Par ailleurs, pour tenter de contrer la suprématie de la City, Nyse Euronext a démarré là-bas juste avant les vacances, une plateforme actions à partir de celle du Liffe qu?il possède. Et ce, afin de permettre aux entreprises déjà listées chez eux mais aussi à de nouvelles recrues de profiter du bassin de liquidité de la place londonienne. Une façon aussi de signaler aux dirigeants du L S E (London stock exchange) que si la City envisage de débarquer en France avec son projet de Bourse pour les valeurs moyennes, Nyse-Euronext a également des ambitions sur la place londonienne. Interrogé par La Tribune, l?opérateur américano européen ne souhaite pas commenter l?arrivée du CME à Londres, estimant que les informations ne sont pas encore assez précises.
 

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Commentaires 2
à écrit le 20/08/2012 à 16:17
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Produits dérivés=Casino. Et dire que le législateur a autorisé cette couillonnade!! Il a bien aussi autorisé le paris en ligne, une autre couillonnade...

à écrit le 20/08/2012 à 14:08
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On manquait sérieusement de produits bien fumeux pour continuer a plomber l'économie... Nous n'attendions que cela pour continuer a faire la fete au chateau !

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