Taux : séance volatile dans UE avec une actualité très dense

(CercleFinance.com) - La séance a été volatile sur les marchés obligataires avec des mouvements portes de saloon pendant, puis après la conférence de presse de Christine Lagarde (ce qui contraste avec la sérénité des T-Bonds US avant, pendant et après le speech de Jerome Powell).

Le communiqué de la BCE a été suivi d'une nette dégradation des marchés obligataires avec +5,5Pts de base sur les Bunds à -0,3100% et de +6Pts sur les OAT à 0,0450.

C'était encore pire encore sur les BTP italiens avec +10Pts à 1,0200%.

La BCE a relevé à +3,2% son hypothèse d'inflation en 2022 tandis qu'elle abaisse son objectif de croissance de +4,6% à +4,2% l'an prochain (ce sont les précédents chiffres de septembre qui sont révisés).

Mais le soufflé est retombé rapidement lors de la séance des questions/réponses de la patronne de la BCE avec la presse financière: les OAT ont vu leur rendement refluer vers 0,000% contre -0,015% la veille, les Bunds reviennent à l'équilibre à -0,3600% et les BTP italiens réduisent l'écart à +4,5Pts vers à 0,966%, les Bonos espagnols à +2,5Pts vers 0,372%.

La BCE laisse ses taux directeurs inchangés et a décidé de doubler le rythme mensuel de ses achats nets dans le cadre de l'APP à 40 milliards d'euros au cours du deuxième trimestre 2022 (pour 'amortir' l'extinction du PEP), puis réduira à 30 milliards au cours du troisième trimestre.

Mais le PEPP sera effectivement 'éteint' fin mars, les lignes arrivant à échéance dans son 'bilan' (de cet encours de 1.850MdsE) seront remplacées par des achats équivalents ('stérilisation du bilan', ce qui pourrait représenter plus de 200MdsE/an): les liquidités ne devraient donc pas manquer.

A partir d'octobre 2022, la BCE reprendra un rythme mensuel de 20 milliards, 'aussi longtemps que nécessaire pour renforcer les effets accommodants de ses taux directeurs et d'y mettre fin peu avant de commencer à relever les taux d'intérêt directeurs de la BCE'.

Pour l'heure, la BCE a décidé que le taux directeur puis celui de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt demeureront inchangés, à respectivement 0,00 %, 0,25 % et -0,50 %.

La Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé jeudi, en milieu de journée, avoir décidé de relever son taux directeur de 0,15 point, à 0,25%, une décision prise à la quasi unanimité par huit voix contre une parmi ses membres.

Le comité a également décidé à l'unanimité de maintenir son programme d'achat d'obligations d'Etat à 875 milliards de livres sterling, soit un total de 895 milliards en incluant les obligations d'entreprises non financières à note de crédit 'investissement'.

Ces décisions font l'effet d'un 'non-événement' puisque le rendement des 'Gilts' ne décale ce soir que de +1,5Pt à 0,7510%.

Les chiffres du jour ont été plutôt médiocres en Europe : le climat des affaires en France se dégrade de -3Pts en décembre, au vu de l'indicateur synthétique calculé par l'Insee qui perd trois points à 110, mais reste au-dessus de sa valeur d'avant la crise sanitaire (106).

L'indice PMI Flash composite de l'activité globale dans l'Eurozone chute de -2 points de 55,4 vers 53,4 (le consensus attendait 54), le pire score depuis 9 mois.

C'est dû au repli plus sévère que prévu de l'indice PMI Flash des 'services', de 55,9 vers 53,3.

Le PMI Flash de l'industrie manufacturière résiste plutôt bien, à 58 contre 58,4 en novembre (consensus de 57,8).

Le principal responsable de la chute de l'indice d'activité du secteur des 'services', c'est l'Allemagne avec une chute verticale de -4,3Pts, de 52,7 vers 48,4

Aux Etats Unis, les mises en chantier de logements se sont accrues de 11,8% en données CVS le mois dernier aux États-Unis, à 1.679.000 en rythme annualisé, un niveau bien supérieur au consensus.

Le Département du Commerce a publié en parallèle le nombre de permis de construire de logements américains, censé préfigurer les mises en chantier futures: ils ont augmenté de 3,6% à 1.712.000 en novembre, dépassant là aussi l'estimation moyenne des économistes.

La croissance manufacturière décélère nettement en décembre, selon la Fed de Philadelphie, dont l'indice ressort à 15,4 pour le mois en cours contre 39 paru en novembre, et alors que le consensus attendait une baisse plus modérée.

Enfin, les inscriptions au chômage américain rebondissent de +18.000 à 206.000 au cours de la semaine du 11 décembre 2021 (le consensus tablait sur +12.000 à 200.000).

Les T-Bonds se détendent fortement, de -4Pts vers 1,422%, un niveau de rendement équivalent à celui de début mars, quand l'inflation US tutoyait juste les 2% (avant de s'envoler vers 6,8% le mois dernier).

Copyright (c) 2021 CercleFinance.com. Tous droits réservés.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.