Attaques du Hamas : Chevron suspend sa plateforme gazière Tamar au large des côtes israéliennes

Le groupe pétro-gazier américain a annoncé suspendre ses activités d’extraction de gaz sur sa plateforme offshore Tamar, située au large des côtes israéliennes. Cette décision fait suite à une demande du gouvernement israélien et fait craindre une nouvelle crise énergétique.
Le groupe pétrolier-gazier américain a annoncé suspendre ses extractions de gaz sur une de ses plateformes aux larges des côtes d'Israël.
Le groupe pétrolier-gazier américain a annoncé suspendre ses extractions de gaz sur une de ses plateformes aux larges des côtes d'Israël. (Crédits : Lucy Nicholson)

Les attaques surprises du Hamas sur le territoire israélien, qui ont lieu depuis samedi, commencent déjà à se faire ressentir sur l'activité économique du pays. Après avoir reçu une consigne émanant du ministère israélien de l'Énergie, Chevron a indiqué lundi soir, à l'AFP, suspendre ses activités d'extraction de gaz sur sa plateforme gazière offshore Tamar, située au large des côtes israéliennes.

« Notre priorité est la sûreté de nos équipes, des populations, des lieux où nous opérons, la protection de l'environnement et de nos installations », a ajouté le géant gazier et pétrolier dans une déclaration transmise par une porte-parole.

Lire aussiUne attaque d'Israël contre l'Iran : la crainte d'une nouvelle crise énergétique

Chevron a cependant précisé que son autre grande plateforme de la région, située sur le champ Leviathan, également au large des côtes israéliennes et proche de Tamar, continuait à assurer la fourniture de gaz naturel à « ses clients en Israël et dans la région ».

Une zone de tension depuis plusieurs années

La décision de Chevron est une surprise, mais pas une première. Israël a lancé l'exploration, puis l'exploitation des champs gaziers de Tamar et de Leviathan pour améliorer son indépendance énergétique, alors que le pays a longtemps dépendu des approvisionnements de gaz égyptien. Et le géant énergétique a pris le contrôle de ces deux plateformes en 2020 avec l'acquisition de l'Américain Noble Energy. Mais en mai 2021, déjà, Chevron avait mis en sommeil sa plateforme sur demande des autorités après une série de tirs de roquettes sur Israël.

Lire aussi« Il ne faut pas baisser les bras sur le gaz car la transition énergétique prendra du temps » (Dominique Mockly, PDG de Teréga)

Craintes sur une nouvelle crise énergétique

Cette annonce n'augure rien de bon sur le prix du gaz. L'annonce de la suspension de l'exploitation de Tamar a fait bondir le prix de gros du gaz européen. Vers 18h40, heure de Paris le contrat de référence prenait 12,4%, à 43,00 euros le mégawattheure (MWh). Le prix du baril de Brent s'établit à 88,2 dollars (83 euros) ce mardi après être monté de 14% hier.

« Le point sans doute à surveiller le plus c'est l'éventuelle extension du conflit », a déclaré François Villeroy de Galhau sur la radio Franceinfo, en parlant de l'inflation française. Il a notamment ajouté que « très volatil », le pétrole était également « à surveiller ».

La véritable crainte sur les cours gaziers est celle d'un embargo sur la production iranienne. Selon des informations du Wall Street Journal (WSJ), publiées dimanche, des officiers du Corps des Gardiens de la révolution islamique d'Iran ont travaillé depuis août avec le Hamas afin de planifier les attaques menées samedi contre l'Etat hébreu. Des révélations qui ont scandalisé de nombreux pays qui menacent désormais le pays de représailles. Une montée des tensions aurait des conséquences notables sur le pays. La zone du Golfe Persique concentre, en effet, 40% de l'offre mondiale.

« Bien que nous considérons la probabilité d'une attaque israélienne contre l'Iran comme extrêmement faible, le risque d'escalade est réel. Et même s'il ne possède pas d'armes nucléaires, l'Iran a la mainmise sur le détroit d'Ormuz, par lequel transitent 20 à 30% du pétrole brut mondial. Or, la simple menace sur un passage sécurisé a un effet immédiat sur l'assurabilité des tankers et donc sur les flux physiques de pétrole brut. Nous anticipons que le marché va intégrer une prime de risque de l'ordre de 5 à 10 dollars », explique notamment Benjamin Hoff, analyste Matières premières chez SG.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.