Nucléaire : le patron d'EDF Luc Rémont juge « très exigeant » l'objectif d'un nouvel EPR en 2035

Dans une interview accordée ce vendredi matin à Franceinfo, Luc Rémont a détaillé la feuille de route d'EDF pour les mois à venir. Nouveau réacteur EPR en 2035, mise en service de celui Flamanville, consommation cet hiver, tarifs en hausse, le dirigeant s'est montré pédagogue et déterminé.
La mise en service en 2035 du premier réacteur du nouveau parc nucléaire est un objectif « très exigeant », a reconnu ce vendredi matin sur Franceinfo le PDG d'EDF.
La mise en service en 2035 du premier réacteur du nouveau parc nucléaire est un objectif « très exigeant », a reconnu ce vendredi matin sur Franceinfo le PDG d'EDF. (Crédits : Reuters)

La mise en service en 2035 du premier réacteur du nouveau parc nucléaire est un objectif « très exigeant », a reconnu ce vendredi matin le PDG d'EDF Luc Rémont, qui s'exprimait à l'occasion d'une interview à la radio Franceinfo.

« C'est très exigeant, ça doit venir de pair avec tout le travail que nous devons faire sur le parc nucléaire existant pour augmenter le niveau de production et nous sommes bien en chemin pour augmenter le niveau de production », a souligné le dirigeant, nommé il y a un an par le gouvernement pour redresser l'entreprise en grande difficulté.

« C'est la responsabilité d'EDF, donc toutes les équipes d'EDF, tout le monde (...), l'ensemble de la filière industrielle qui travaille avec nous, qui concerne des centaines de milliers de personnes en France, sont mobilisées pour atteindre cet objectif », a-t-il assuré, à propos du programme de construction de six nouveaux réacteurs de type EPR2, dont le premier doit être mis en service à horizon 2035-2037 à Penly.

Redresser la situation financière d'EDF

« C'est exigeant encore une fois, mais c'est à nous de remonter cette capacité de construction à l'échelle industrielle », a dit le patron d'EDF. Après une production nucléaire tombée à un plus bas depuis 30 ans en 2022 (279 térawattheures, TWh) à cause de la crise de la corrosion, le groupe vise un objectif ambitieux de 400 TWh d'ici à 2030 pour redresser sa situation financière, fragilisée par une dette de 65 milliards d'euros.

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Le PDG a par ailleurs confirmé le calendrier de mise en service -avec 12 ans de retard- de l'EPR de Flamanville:

« Nous prévoyons de charger le réacteur (avec le combustible) au premier trimestre 2024 (...) et de le raccorder au réseau à la mi- année 2024 ».

Avec un parc nucléaire qui affiche ce vendredi une capacité disponible de 43 GW sur une puissance totale de 61,4 GW, Luc Rémont a estimé que la France pouvait aborder l'hiver « avec confiance » même s' « il faut rester vigilant » et que les efforts de sobriété doivent être poursuivis. « L'énergie qu'on ne consomme pas à la fin, c'est toujours la meilleure », a-t-il souligné.

Le patron d'EDF a aussi appelé à « changer de monde » sur l'énergie hydraulique, afin de développer les capacités supplémentaires qui sont aujourd'hui bloquées pour des raisons juridiques. La question de la sobriété et de l'efficacité a aussi été évoquée par Luc Rémont, qui estime qu'une baisse de consommation de 30% est « accessible de façon rationnelle, en investissant un petit peu, et avec des retours sur investissement relativement courts ».

Rassurer sur les hausses tarifaires

Le PDG est aussi revenu sur l'accord trouvé avec l'Etat pour redéfinir le nouveau cadre de régulation des prix de l'électricité en France. Interrogé sur les craintes de nouvelles hausses tarifaires, le dirigeant a assuré que ce nouveau modèle donnerait « une protection beaucoup plus forte à l'ensemble de nos concitoyens ».

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A l'occasion d'une interview accordée ce jeudi à Franceinfo, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a, lui, déclaré que les tarifs payés par les consommateurs vont à nouveau connaître une hausse de 10% au 1er février 2024. Ce, alors même que les prix de l'électricité ont baissé sur les marchés. D'autres « hausses régulières » devraient suivre.

La fin du bouclier tarifaire

Depuis près d'un an, le gouvernement met progressivement fin à son bouclier tarifaire, ce qui fait mécaniquement gonfler les factures. Après l'avoir mis en place fin 2021, celui-ci va continuer de le diminuer, en revalorisant le tarif réglementé de vente (TRV) d'EDF dès le 1er février 2024.

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Après avoir été rehaussé de 4% en février 2022, puis de 15% et 10% en février et août 2023, cet abonnement encadré par les pouvoirs publics et payé directement par 21 millions de foyers (mais aussi indirectement par de nombreux autres, à travers des offres indexées), sera ainsi renchéri de 10%. Surtout, d'autres « hausses régulières » devraient suivre, au moins jusqu'en 2026, a précisé le locataire de Bercy.


(Avec AFP)

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Commentaires 9
à écrit le 25/11/2023 à 3:53
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les prix de l'Etat explosent : il faut bien gaver les ponctionnaires de la ponction publique. L'Etat est donc le GRAND responsable de l'inflation !!! L'Etat étant le plus grand voyou, on comprend mieux l'augmentation de la pauvreté !!!

à écrit le 24/11/2023 à 23:57
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Maintenant qu'il a obtenu de l'exécutif le prix exorbitant de 70€/MWh (30€/MWh aux US), EDF n'a plus aucune raison de faire des efforts pour construire de nouveaux réacteurs ou même simplement revenir au niveau de production historique à plus de 400T...

le 25/11/2023 à 13:58
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Vous oubliez - à moins que vous ignorez - deux faits importants : - aux USA une grande partie de l'électricité provient du pétrole et du gaz. Ceux-ci étant récupérés en profondeur (schistes bitumineux) en faisant pas mal de dégâts au sous-sol, ils ...

à écrit le 24/11/2023 à 15:45
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"estime qu'une baisse de consommation de 30% est « accessible de façon rationnelle, en investissant un petit peu" peut-il donner une liste de petits investissements permettant de consommer 30% de moins ? Dit comme ça ça n'éclaire pas beaucoup le con...

à écrit le 24/11/2023 à 15:33
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Bof, les premiers nouveaux EPR qui doivent produire en 2035 ne produiront au mieux que vers 2045... Quant au redressement économique D'EDF. C'est mission impossible tant le nombre de milliards de la dette actuelle qui va s'augmente des engagements D'...

à écrit le 24/11/2023 à 14:06
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@Yakari - La lumière des leds n'est pas agréable. Il y a une dizaine d'années je me suis constitué un petit stock de lampes à incandescence et il dure, vu que ce type de lampe ne "claque" pas rapidement.

à écrit le 24/11/2023 à 11:51
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A propos d'économies liées à nos consommations électriques. Mes ampoules LED de grande marque qui coûtent un pognon de dingue à l'achat, et censées durer 50 000 heures, claquent au bout de quelques mois ou au mieux 1 à 2 ans. De vieilles ampoules à ...

le 24/11/2023 à 15:32
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Vous n'avez pas gardé les papiers (emballage avec indication de durée de vie/garantie, ticket de caisse) pour faire valoir la garantie ? J'avais acheté une fluocompacte y a des lustres (ça faisait rire mon père, à 150F vu la réduction de dépense EDF ...

le 24/11/2023 à 16:22
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Vous avez vraiment pas de bol. Mes led à 1€ pièce sont toujours en fonctionnement après 10 ans. Quand aux incandescences je n'en ai plus une seule. Par contre mélanger de la led et du incandescent sur le même luminaire c'est moche et c'est peut être ...

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