L'euro galvanisé par la future hausse de ses rendements

La monnaie unique européenne est monté à un point haut de onze mois face au dollar et de onze mois face au yen.
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Les stratèges change des grandes banques continuent à s'interroger sur la résistance, que certains qualifient de « extraordinaire », de l'euro à un environnement financier aussi défavorable, marqué par les rebondissements successifs de la crise de la dette souveraine. Et pourtant, lundi, la monnaie unique des Dix-sept a fait une incursion à son meilleur niveau depuis début novembre face au dollar, se hissant jusqu'à 1,4265, tandis qu'elle bondissait à son cours le plus élevé depuis onze mois vis-à-vis du yen, en refranchissant le seuil de 120. Tout au plus, la crainte que la hausse des taux programmée de la Banque centrale européenne jeudi prochain ne pèse sur la croissance a-t-elle retenu le bras des investisseurs tout à leur appétence pour la rémunération plus attractive dont ils vont prochainement bénéficier. Car l'euro a connu le premier trimestre le plus flamboyant de ses douze ans d'histoire : son indice pondéré calculé par l'agence Bloomberg, mesurant sa performance par rapport aux monnaies des pays du G10, en fonction de leur importance dans les échanges extérieurs de la zone euro, a fait un bond de 3,5 % du début janvier à fin mars, la plus forte hausse enregistrée à pareille époque.

S'il fallait à la BCE une ultime justification pour passer de la parole à l'acte et relever son taux directeur de 1 % à 1,25 % selon toute probabilité le 7 avril, elle l'a plus que trouvé dans l'indice de prix à la production de la zone euro diffusé lundi. Il s'est envolé de 0,8 % en février, soit une progression de 6,6 % en glissement annuel. Cette poussée n'est pas limitée aux prix des matières premières puisque, défalqué de l'énergie, l'indice affiche une hausse historiquement élevée de 4,5 %, ce qui signifie que la flambée des prix contamine l'ensemble de la chaîne de production.

1,75 % attendu en fin d'année

Bien que certains observateurs estiment que le potentiel de hausse supplémentaire de l'euro est bridé, la hausse des taux étant désormais incorporée dans les cours, il n'échappera à personne jeudi que sur les trois banques centrales qui tiennent conseil le même jour - BCE, Banque d'Angleterre et Banque du Japon - seule la première durcit le ton. Si le marché s'arc-boute sur son pronostic de montée du taux directeur de la BCE jusqu'à 1,75 % en fin d'année, rien ne devrait empêcher l'euro de s'attaquer au point haut de 2010, atteint en janvier juste au-dessus de 1,45 dollar.

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