Rigueur : épargnants, entreprises et consommateurs paieront

François Fillon a annoncé mercredi pour 10 milliards d'euros de hausses d'impôts. Sont visés les riches, mais aussi les entreprises, les épargnants et les consommateurs.
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Une taxe de 3 % sur les revenus des riches, une imposition plus lourde de l'épargne et des entreprises. Le volet fiscal du budget 2012, que François Fillon a présenté dès mercredi soir, a deux fonctions: rassurer les marchés, en pleine crise de la dette, en montrant que le gouvernement, qui a révisé à 1,75% la prévision de croissance pour 2011 et 2012, va chercher les recettes nécessaires à la baisse du déficit (à hauteur de 10 milliards d'euros). Ce déficit sera, comme promis aux partenaires européens de la France, ramené à 4,5% du PIB (au lieu de 4,6% auparavant prévus) en 2012, avant d'atteindre la limite des 3% en 2013. «Le seuil de tolérance de l'endettement est désormais dépassé» a fait valoir l'hôte de Matignon. L'autre fonction des annonces gouvernementales était de montrer que l'heure est à la solidarité face aux difficultés financières de la France, plus vraiment à l'encouragement des riches à s'enrichir. Sur TF1, François Fillon s'est livré à un calcul sympotmatique: le plan porte à «83%» sur «les détenteurs de patrimoine, les grandes entreprises et les ménages (aux revenus) très élevés» a-t-il souligné. Il n'a pas dit qu'il fallait faire payer les riches... mais le message n'était pas si éloigné.

Le plan d'austérité porte sur 1 milliard d'euros pour 2011, et 11 milliards pour 2012. Les recettes seraient accrues de 10 milliards en 2012, sous forme de taxes supplémentaires, chiffre auquel il faut ajouter 1 milliard d'euros d'économies sur les crédits budgétaires.

Les entreprises seraient les premières mises à contribution. Le Medef a d'ailleurs dénoncé une «répartition déséquilibrée des efforts». Les épargnants, à travers deux mesures importantes (cf ci-contre), paieront aussi (3,5 milliards en plus). S'agissant des niches fiscales, François Fillon a annoncé le vote d'un nouveau coup de rabot de 10%. Mais celui-ci ne concernera que les revenus de 2012, imposés en 2013. Voilà pourquoi le gouvernement n'a pas intégré cette mesure dans son calcul.

Salariés lambda et consommateurs sont aussi, et c'est une surprise, mis à contribution, à hauteur de deux milliards d'euros. La CSG est relevée très discrètement: l'abattement de de 3% sur les revenus d'activité, qui aboutit à calculer aujourd'hui cette contribution sur 97% du salaire brut, passera à 2%. Autrement dit, la CSG sera calculée sur 98% du salaire. Ce qui équivaut à une très légère hausse de la CSG, d'un peu moins d'un dixième de point, pour tous les salariés (550 millions d'euros).

Hausse de 6 % du prix du tabac en octobre

Et, au nom de la santé publique, les taxes sur les tabacs et alcools seront relevées. Le prix du tabac sera relevé de 6% en octobre prochain, puis encore de 6% en 2012 (600 millions d'euros pour la sécu en 2012). Les taxes sur les alcools forts seront relevées de 90 centimes par litre. Et sera créée une taxe sur les boissons surcrées, qui promet de faire polémique.

Bref, le gouvernement est allé puiser dans toutes les habituelles «recettes de poche». Entreprendre dans l'urgence une réforme fiscale amenant de nouvelles recettes n'était pas envisageable. Mais la gauche pourra du coup mettre en exergue l'absence d'envergure du budget 2012: François Hollande, avant même de connaître les mesures annoncées, avait parlé de «bricolage».

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