Le référendum de 2018 prend forme en Nouvelle-Calédonie

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Le referendum de 2018 prend forme en nouvelle-caledonie[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Edouard Philippe a salué mardi la volonté des autorités néo-calédoniennes de proposer la date de la consultation sur l'accession de l'archipel à la pleine souveraineté et les a invitées à débattre de la question précise qui sera posée.

Le Premier ministre bouclait mardi une visite de quatre jours dans ce territoire contrôlé par la France depuis 1853, à un an - au plus - du référendum prévu d'ici décembre 2018.

Etape majeure du processus de décolonisation engagé après les violences meurtrières des années 1980, la consultation portera sur "le transfert à la Nouvelle-Calédonie des compétences régaliennes, l'accès à un statut international de pleine responsabilité et l'organisation de la citoyenneté en nationalité", selon les termes de l'accord de Nouméa de 1998.

"Comme tous les moments historiques, comme tous les moments de transformation du monde, l'année 2018 constitue en même temps une richesse, une opportunité et un moment tellement sensible qu'il présente évidemment des risques", a déclaré le chef du gouvernement français devant le Congrès de Nouvelle-Calédonie.

Les élus locaux et l'Etat veulent s'assurer qu'une défaite des indépendantistes - issue considérée comme la plus probable - ne provoque pas d'embrasement.

Saluant les "géants (...) justes et grands", qui ont tracé le chemin vers la consultation, depuis les accords de Matignon-Oudinot qui mirent fin aux violences en 1988, Edouard Philippe a dit sa "confiance dans le sens des responsabilités de chacun".

"Le résultat du scrutin devra être reconnu par tous comme légitime et sincère", a-t-il dit, en promettant des "conditions de transparence telles qu'il ne puisse pas être contesté".

L'inscription décidée le 2 novembre de près 11.000 personnes supplémentaires sur la liste électorale, dont une majorité de Kanaks, vise à renforcer cette légitimité. Tout comme la participation d'experts de l'ONU au processus et l'ouverture de bureaux "décentralisés" pour que les électeurs originaires des îles puissent voter sans être obligés de s'y rendre.

Edouard Philippe a souhaité que le Congrès délibère de la formulation de la question, qui ne pourra être selon lui que binaire, et relèvera en définitive des autorités nationales.

Il a proposé qu'une "commission des sages" veille à la qualité de la campagne du référendum et "à ce que les propos de campagne ne viennent pas blesser la société calédonienne".

Une nouvelle réunion du comité des signataires de l'accord de Nouméa pourrait se tenir pendant la première quinzaine de mars à Paris, a-t-il précisé.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)