IQUIQUE, Chili (Reuters) - Le pape François a pris la défense des immigrés, jeudi lors de la dernière journée de sa visite au Chili, en invitant les nations à accueillir ceux dont les vies ont été marquées par la pauvreté, l'injustice et les abus.

"Il n'y a pas de joie chrétienne lorsque les portes sont fermées, lorsque les autres se sentent rejetés, lorsqu'il n'y a pas de place pour eux parmi nous", a déclaré le souverain pontife lors d'une messe organisée sur une plage d'Iquique, dans le nord du Chili, devant 50.000 personnes.

Depuis son élection il y a près de cinq ans, le pape François défend régulièrement les migrants et les réfugiés.

La bonne santé de l'économie chilienne a rendu le pays attractif aux yeux de ceux fuyant les difficultés économiques dans les autres pays d'Amérique du Sud.

Une récente vague de migrants, venus principalement de Haïti et du Venezuela, a attisé un sentiment anti-immigration dans le pays. La région d'Iquique présente le plus fort taux d'immigration, selon des statistiques officielles.

Attirés notamment par l'industrie des services et du bâtiment, alors que le Chili est aussi le plus grand exportateur de cuivre au monde, de nombreux immigrés déchantent à leur arrivée.

"Beaucoup d'immigrés ici n'ont pas de travail, disposent de très peu pour vivre et habitent dans des chambres tels des animaux", dit Dora Reyes, une commerçante venue du Pérou il y a près de vingt ans. "Il y a encore beaucoup de racisme et d'inégalité."

(Philipp Pullella et Marion Giraldo avec Dave Sherwood, Jean Terzian pour le service français)