Le fabricant d'armes Manurhin placé en redressement

reuters.com  |   |  298  mots

MULHOUSE (Reuters) - Manurhin, fabricant de machines de cartoucherie qui emploie 150 personne à Mulhouse, a été placé mercredi en redressement judiciaire par la chambre commerciale du tribunal de grande instance, à l'issue d'une période de sauvegarde d'un an qui n'a pas permis de régler ses problèmes financiers.

D'éventuels repreneurs ont jusqu'au 11 juillet pour déposer une offre, une nouvelle audience étant programmée pour le 1er août.

Trois candidats appartenant au secteur de l'armement se sont déjà manifestés, selon Bruno Fuchs, député apparenté MoDem de la circonscription : l'Allemand Rheinmetall, l'Omanais OMPC (Oman munition production company) ainsi qu'un groupement de deux sociétés belges.

L'Etat, qui avait pris une participation de 45,4% au capital de Manurhin en 2012, avant de la revendre au management, serait prêt à s'impliquer de nouveau dans la reprise.

"L'Etat sera prêt à accompagner le repreneur, soit avec des aides, soit au capital si c'est nécessaire, le ministre (Bruno Le Maire) l'a rappelé mardi à l'Assemblée nationale", a précisé à Reuters Bruno Fuchs.

Manurhin souffre d'un manque de fonds propres que l'entreprise ne peut surmonter en raison d'un conflit entre ses deux principaux actionnaires : l'équipe managériale qui détient 52% du capital et Delta Defence, une société slovaque, qui en possède 34%.

Selon des sources syndicales, le carnet de commandes, que l'entreprise ne parvient pas à honorer, se monte à 85 millions d'euros. Le chiffre d'affaires était tombé à 12 millions d'euros l'an dernier contre 60 millions en 2015.

Née en 1919, Manurhin (Manufacture de Machines du Haut-Rhin) a connu son heure de gloire et son plus grand développement dans les années 60 et 70, époque qui l'a vu étendre sa production aux revolvers et fusils automatiques et compter plus de 4.000 salariés et une vingtaine de filiales.

(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)