Athènes : Plus de dérogation pour les opérations de la BCE

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Athenes: plus de derogation pour les operations de la bce[reuters.com]
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

FRANCFORT (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) limitera à partir du 21 août l'accès des banques grecques à ses opérations de financement les moins chères, ce qui veut dire qu'elles paieront sans doute plus cher pour emprunter mais aussi que la confiance envers l'économie grecque pourrait s'en trouver renforcée.

La BCE mettra fin au dispositif qui permettait aux banques grecques de fournir en garantie des obligations souveraines notées en catégorie spéculative pour se refinancer régulièrement auprès d'elle, décision sans surprise alors que la Grèce s'apprête à en finir dans les jours qui viennent avec son troisième plan de renflouement international.

Cette dérogation ne pouvait être accordée qu'à un pays bénéficiant d'un programme de renflouement et la BCE avait dit qu'elle serait abrogée, comme ce fut le cas avec Chypre en 2016 à la fin de son propre programme d'aide.

Sa disparition pourrait obliger les banques grecques à recourir davantage au programme de fourniture de liquidité d'urgence de la BCE (ELA), une source de fonds banque centrale plus onéreuse, et le papier grec resterait inéligible aux programme de rachat d'actifs de 2.600 milliards d'euros de l'institut d'émission.

Mais c'est tout de même une étape primordiale pour la Grèce car cela implique qu'elle est jugée suffisamment rétablie pour voler de ses propres ailes, un témoignage de confiance qui pourrait compenser le surcoût d'emprunt.

Les banques empruntent un peu plus de huit milliards d'euros à la BCE dans le cadre de ses opérations de refinancement à plus long terme et elles doivent à présent soumettre un nouveau type de collatéral pour conserver leur accès.

Mais selon une source proche du dossier, la migration vers l'ELA sera sans doute moindre et en conséquence le plafond de 8,4 milliards d'euros de ce type d'opération ne serait pas relevé.

Si l'emprunt grec à 10 ans donne encore un rendement de plus de 4%, c'est bien moins que les 10% et au-delà précédant l'aide internationale.

(Balazs Koranyi; Wilfrid Exbrayat pour le service français)