PARIS (Reuters) - La CFDT a remporté suffisamment de voix aux élections professionnelles de la Fonction publique mardi pour ravir la place de premier syndicat de France à la CGT, changement symbolique qui illustre l'affaiblissement du syndicalisme radical.

La CFDT a annoncé dans un communiqué avoir remporté 460.000 voix lors des élections professionnelles qui se sont déroulées du 29 novembre au 6 décembre, réduisant ainsi de plus de 35.000 voix l'écart qui la séparait de la CGT. Elle atteint ainsi la première place, secteur privé et public confondu.

"Depuis sa création, la CFDT porte un syndicalisme humaniste, proche des travailleurs, efficace dans l'amélioration de leur quotidien. C'est lui qui est aujourd'hui porté à la première place !", a écrit le secrétaire général de la centrale, Laurent Berger, sur Twitter.

La CGT, qui avait perdu sa première place dans le secteur privé en avril 2017, reste le plus important syndicat de la Fonction publique trois versants confondus (Etat, hospitalière et territoriale), avec 21,8% des voix, soit une baisse de 1,28 point par rapport aux élections de 2014.

La CFDT a obtenu 19% des voix, soit une baisse de 0,27 point. Les pertes de la CGT ont ainsi surtout bénéficié aux petits syndicats. L'Unsa, qui avait fortement progressé en 2014, a continué sur sa lancée avec une hausse de 0,82 point, soit un total de 11,2% des voix.

Force ouvrière est parvenu à maintenir sa place de premier syndicat dans la Fonction publique d'Etat et a même ravi la deuxième place à la CFDT dans la Fonction publique hospitalière, malgré le scandale des fichiers qui a entraîné la démission de son secrétaire général, Pascal Pavageau, en octobre. Globalement, elle obtient 18,1% des voix, soit une baisse de 0,49 point.

"Félicitations à tous nos syndicats et adhérents, c'est leur victoire (...). Avec FO, je défends le service public", écrit le secrétaire général de la centrale, Yves Veyrier, sur Twitter.

Le taux de participation a chuté comme le craignaient les organisations syndicales. Il est passé de 52,8% en 2014 à 49,8%, soit une baisse de trois points. Cette baisse a surtout été marquée dans la Fonction publique hospitalière, où le taux de participation est passé de 50,2% à 44,1%.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)