Aramco : L'Arabie promet des preuves de l'implication iranienne

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Aramco: l'arabie promet des preuves de l'implication iranienne[reuters.com]
(Crédits : Hamad I Mohammed)

par Stephen Kalin et Michelle Nichols

DJEDDAH/NEW YORK (Reuters) - L'Arabie saoudite a présenté mercredi des débris de drones et de missiles qui auraient été utilisés lors des attaques contre ses infrastructures pétrolières, estimant qu'ils démontraient "indéniablement" l'implication de Téhéran.

Montrant à la presse les preuves présumées, un porte-parole du ministère saoudien de la Défense a parlé de 25 projectiles tirés depuis le "Nord".

"L'attaque a été lancée du Nord et était indéniablement commanditée par l'Iran. La preuve que vous avez sous les yeux le montre de façon indéniable", a conclu l'officier, écartant la piste de tirs venus du Yémen.

Plusieurs alliés des Etats-Unis dont la France ou le Japon demandent à voir. "Jusqu'à maintenant, la France ne dispose pas de preuves lui permettant de dire: 'ces drones sont venus de tel ou tel endroit'," a déclaré mardi le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian.

La France entend "établir soigneusement les faits" avant toute réaction, a ajouté mercredi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Donald Trump est au contraire persuadé de l'implication de Téhéran dans ces attaques et a annoncé mercredi que de nouvelles sanctions seront imposées à la République islamique d'ici 48 heures.

Une entrée en guerre contre l'Iran constituerait une option de dernier recours mais d'autres solutions existent, a-t-il dit à des journalistes.

L'Iran, rival régional de l'Arabie saoudite, dément toute implication dans cette attaque, menée samedi dernier, qui a réduit de moitié la production pétrolière saoudienne. Ses alliés dans le conflit au Yémen, les Houthis, ont revendiqué la responsabilité de ces raids, affirmant que dix drones avaient été utilisés.

Les raids ont provoqué une envolée des cours du brut mais Ryad a rassuré les marchés en annonçant que sa production pétrolière devrait revenir à la normale d'ici fin septembre.

Des éléments tangibles de l'implication iranienne, s'ils venaient à être rendus publics, pourraient obliger Ryad et Washington à riposter, même si le président américain Donald Trump dit ne pas vouloir de guerre avec Téhéran.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, qui s'est entretenu avec le prince héritier d'Arabie saoudite Mohamed ben Salman à Djeddah mercredi en vue de discuter des attaques, a estimé qu'il s'agissait d'un "acte de guerre" et que cette crise serait un thème majeur de l'Assemblée générale des Nations unies la semaine prochaine.

"Les Saoudiens sont ceux qui ont été attaqués. C'était sur leur territoire. C'était un acte de guerre qui les visait directement", a-t-il dit aux journalistes avant sa rencontre avec le prince héritier.

(Avec les rédactions de Reuters à Londres, Dubaï, Washington, Ryad, Le Caire, Berlin, Paris, Singapour et New Dehli; Jean-Stéphane Brosse, Nicolas Delame et Arthur Connan pour le service français)