Veolia juge qu'Ardian-GIP n'est pas une alternative pour Suez

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Le pdg de veolia toujours pret a discuter avec suez[reuters.com]
(Crédits : Pascal Rossignol)

PARIS (Reuters) - Le PDG de Veolia Antoine Frérot a estimé lundi que Suez ne disposait toujours pas de véritable alternative à son projet de rachat, malgré l'émergence d'une proposition des fonds Ardian et Global Infrastructure Partners (GIP).

Alors que Suez tente depuis septembre dernier d'échapper à son offre, le PDG de numéro un mondial de la gestion de l'eau et des déchets a en outre répété qu'il était prêt à renouer le dialogue avec sa cible sur la base de son propre projet, précisant qu'il recontacterait rapidement le directeur général de Suez, Bertrand Camus, afin de convenir des modalités d'une discussion.

Ces déclarations interviennent après l'annonce dimanche par Suez d'une proposition des fonds Ardian et GIP qui pourrait, elle aussi, porter potentiellement sur la totalité de son capital, au prix de 18 euros par action.

Les deux fonds se sont ainsi alignés sur le prix proposé par Veolia pour racheter les 70,1% du capital de Suez qu'il ne détient pas encore, mais Ardian a précisé que leur projet ne constituait pas une OPA ou une contre-offre et qu'ils étaient prêts à investir à la condition d'un accord entre Veolia et sa cible.

"Nous avons compris que, du côté d'Ardian et de ses partenaires, il n'y avait pas de contre-offre, pas de projet alternatif au projet de Veolia. Ceci étant désormais clarifié, nous allons pouvoir dialoguer avec Suez sur la base de ma proposition (...)", a déclaré lundi Antoine Frérot, en écartant l'idée de relever sa propre offre.

"Je pense que la proposition d'Ardian et de son partenaire est de se mettre à la disposition de Suez pour éventuellement acquérir les actifs qui devront être cédés, mais il n'y a pas de contre-offre à celle de Veolia", a ajouté le PDG.

Alors que Veolia envisage, en cas de prise de contrôle de Suez, de vendre l'activité Eau France de sa cible à Meridiam pour satisfaire aux exigences des autorités de la concurrence, Antoine Frérot a en outre jugé que le fonds restait le meilleur candidat possible à cette opération.

MERIDIAM, "MEILLEUR" CANDIDAT POUR SUEZ EAU FRANCE-FRÉROT

"Meridiam propose une série d'engagements très importants pour nous, des engagements sociaux tout d'abord (...), des engagements de longue durée (...), des engagements également en matière d'investissements et d'innovation", a-t-il dit.

"Veolia a proposé un acteur qui lui paraît tout à fait répondre à ces besoins. Nous verrons si les autorités de la concurrence s'en satisfont ou si elles trouvent qu'il y en a d'autres qui peuvent avoir les mêmes caractéristiques et les mêmes qualités (...). Je pense que cette solution est solide et c'est de loin la meilleure à mes yeux."

L'intersyndicale de Suez, qui compte rencontrer la direction pour avoir des détails sur la proposition d'Ardian et GIP, a de son côté accueilli "favorablement, en première lecture, la solution alternative et amicale au projet hostile de Veolia" garantissant "a priori" qu'il n'y ait "pas de démantèlement" de leur groupe, ainsi qu'une "préservation de l'emploi en France" et une "forte augmentation de l'actionnariat salarié".

L'action Suez a clôturé en hausse de 3,24% à 17,50 euros lundi à la Bourse de Paris tandis que Veolia a baissé de 1,77% à 22,72 euros.

La proposition d'Ardian et GIP constitue "une éventuelle issue positive pour les actionnaires de Suez, étant donné qu'avec deux offres sur la table, une contre-offre améliorée est possible", ont écrit dans une note les analystes de Jefferies.

"Cela dit, cela ajoute une autre couche d'incertitude", ont-ils ajouté.

(Benjamin Mallet, avec Bertrand Boucey et Jean-Philippe Lefief)