Allemagne : Les aides publiques sauvent de la faillite 10% des entreprises, selon le FMI

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Allemagne: les aides publiques sauvent de la faillite 10% des entreprises, selon le fmi[reuters.com]
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

par John O'Donnell

FRANCFORT (Reuters) - Les mesures d'aide mises en oeuvre par les pouvoirs publics allemands maintiennent à flot environ 10% des entreprises dont la survie est menacée par la crise du coronavirus, conclut une étude du Fonds monétaire international (FMI) mardi.

L'arrêt de ces aides après la crise risque donc de se traduire par une envolée des défaillances d'entreprises et d'affaiblir le système bancaire, ajoute l'organisation internationale.

Selon l'étude, c'est dans le secteur de l'hôtellerie-restauration que l'impact de la pandémie est le plus fort avec près d'un tiers des prêts bancaires qui ne seraient plus remboursés en l'absence des mécanismes de soutien publics.

Ces aides ont eu dans un premier temps un effet paradoxal avec une baisse de 13% des défaillances d'entreprises en Allemagne sur les neuf premiers mois de 2020 et de près d'un tiers sur le seul mois d'octobre.

Mais le FMI estime que le nombre des dépôts de bilan "pourrait bondir" après leur retrait, notamment chez les petites et moyennes entreprises. Il appelle donc à surveiller de près l'évolution du risque de crédit.

Shekhar Aiyar, chef de mission du Fonds pour l'Allemagne, prédit ainsi "beaucoup de souffrances" et "un rééquilibrage délicat" lors de l'arrêt des aides publiques comme le "Kurzarbeit", le dispositif d'indemnisation du chômage partiel, qui couvrait six millions d'Allemands en avril dernier et encore deux millions en fin d'année.

Une étude distincte de l'institut Bruegel souligne que les mécanismes d'aide aux entreprises en Allemagne figurent parmi les plus généreux des pays occidentaux.

Mais "tant que ces soutiens sont en place, comment peut-on savoir (...) si les entreprises sont au plus mal ou pas ?", souligne Guntram Wolff, directeur de Bruegel.

"Prenez les compagnies aériennes après la pandémie. Je suis convaincu qu'on continuera de moins voyager. Il sera difficile de couper les vivres."

(Version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)