Le Royaume-Uni veut accélérer sa campagne de vaccination pour freiner le variant indien

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Le royaume-uni veut accelerer sa campagne de vaccination pour freiner le variant indien[reuters.com]
(Crédits : Carl Recine)

par Kate Holton et Alistair Smout

LONDRES (Reuters) - Le Royaume-Uni pourrait accélérer les vaccinations dans les zones où le variant dit indien du coronavirus, très contagieux, a été détecté, avec l'objectif de tenir son calendrier de déconfinement.

Le pays a mené l'une des campagnes de vaccination les plus rapides au monde, en administrant une première injection à près de 70% de la population adulte et une seconde à 36%, ce qui a permis de réduire les taux d'infection et les décès.

Mais l'apparition du variant B.1.617.2, plus couramment appelé variant indien, dans certaines parties du nord de l'Angleterre et à Londres a poussé les scientifiques à demander une modification du calendrier de déconfinement et l'accélération de la vaccination.

Alors que celle-ci est désormais accessible pour toutes les personnes âgées de plus de 38 ans, elle pourrait être élargie aux personnes plus jeunes vivant dans des foyers où se côtoient plusieurs générations dans les zones où le variant indien a été détecté, a indiqué le ministre britannique chargé de la campagne de vaccination, Nadhim Zahawi, à Times Radio.

Les personnes ayant reçu le vaccin Pfizer pourraient également recevoir la deuxième dose plus rapidement, afin de renforcer la protection.

Des dépistages massifs seront également réalisés à l'aide de tests PCR pour aider à évaluer la présence du variant indien.

Le Premier ministre Boris Johnson doit tenir une conférence de presse vendredi après-midi, mais il ne devrait pas annoncer le report de la prochaine étape de levée des restrictions, prévue lundi.

À partir de cette date, les Anglais seront officiellement autorisés à se réunir en petits groupes à l'intérieur et à voyager à l'étranger. Boris Johnson vise la levée totale des restrictions sociales en Angleterre le 21 juin. L'Ecosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord, les autres nations du royaume, gèrent la santé de manière autonome.

Selon l'agence de santé publique britannique (PHE), le variant B.1.617.2 pourrait se propager au moins aussi rapidement que le variant du "Kent", dit variant anglais, à l'origine de la deuxième vague d'infections dans le pays.

A Berlin, des sources gouvernementales ont indiqué que l'exécutif fédéral songeait à classer la Grande-Bretagne comme région à risque en raison de la propagation du variant B.1.617.2.

Jeudi, le PHE a fait état de 1.313 cas de variant indien en une semaine, soit plus du double du chiffre de la semaine précédente, avec quatre décès confirmés.

Même avec de nouveaux variants, le gouvernement cherchera probablement à éviter la mise en place de nouvelles mesures de restriction régionales, comme celles instaurées l'année dernière, qui n'ont finalement pas permis d'éviter deux autres confinements nationaux.

Au niveau national, le nombre de nouvelles infections reste faible et a diminué pour la cinquième semaine consécutive en Angleterre, selon les chiffres de l'Office national des statistiques publiés vendredi.

(Kate Holton, Alistair Smout, Sarah Young, version française Hayat Gazzane, édité par Jean-Stéphane Brosse)