Nucléaire : Mise à l'arrêt du réacteur n°1 de Taishan, EDF prend acte

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Nucleaire: le reacteur n°1 de taishan (chine) va etre arrete, selon edf[reuters.com]
(Crédits : Bobby Yip)

PARIS (Reuters) - L'exploitant de l'EPR de Taishan, en Chine, a annoncé vendredi sa décision de procéder à l'arrêt du réacteur n°1 de la centrale nucléaire, au sein duquel des fuites de crayons de combustible responsables d'une accumulation de gaz rares ont été détectées.

Cette décision de TNPJVC, responsable de l'exploitation de la centrale et coentreprise détenue par China General Nuclear Power Group - ou CGN (70%) - et par EDF (30%), correspond à ce qui serait fait en France dans la même situation, a rappelé EDF dans une déclaration écrite après avoir pris position en ce sens le 22 juillet.

"EDF reste mobilisé pour apporter son expertise dans la mise à l'arrêt du réacteur", a-t-il ajouté à la suite de l'annonce de la décision par CGN.

La question d'un arrêt du réacteur n°1 de Taishan s'est posée dès la mi-juin après un article de CNN évoquant une fuite de la centrale et un relèvement du niveau de radiations autorisé à l'extérieur du site, ce que le ministère chinois de l'Environnement a démenti par la suite.

EDF a indiqué le 22 juillet que, d'après les données dont il disposait, "les paramètres radiochimiques de l'eau du circuit primaire" du réacteur demeuraient "en deçà des seuils réglementaires en vigueur à la centrale de Taishan, seuils qui sont cohérents avec les pratiques internationales".

Le groupe français a confirmé à cette occasion son hypothèse initiale selon laquelle l'augmentation de gaz rares dans le réacteur n°1 de Taishan était due à "l'inétanchéité de crayons de combustible", celle-ci présentant "un caractère évolutif" faisant l'objet "d'un suivi en permanence par l'exploitant".

EDF a également expliqué qu'un arrêt du réacteur n°1 de Taishan permettrait de stopper la dégradation des gaines de combustibles défectueuses, de comprendre les causes de leur perte d'étanchéité et de limiter l'ampleur du nettoyage et de la décontamination du circuit primaire qui seront nécessaires.

Les combustibles de Taishan ont été fabriqués en France par Framatome - aujourd'hui filiale d'EDF - sur son site de Romans-sur-Isère (Drôme).

GREENPEACE EN APPELLE À L'AUTORITÉ DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE

L'EPR de Taishan est le premier de ce type à être entré en service, fin 2018. La centrale dispose d'un deuxième réacteur du même modèle, lui aussi conçu par l'ex-Areva (devenu Framatome), dont l'exploitation commerciale a commencé en septembre 2019.

Quatre autres réacteurs de type EPR sont en cours de construction dans le monde : un en Finlande (Olkiluoto), un en France à Flamanville (Manche) et deux au Royaume-Uni (Hinkley Point).

"Alors que de nombreuses incertitudes demeurent, cet incident devrait avoir de sérieuses conséquences sur l'hypothétique mise en service de tous les EPR actuellement en construction", a estimé Greenpeace France dans un communiqué.

L'ONG demande notamment à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui assure le suivi de la construction de l'EPR de Flamanville, "de faire toute la lumière sur les causes de la détérioration du combustible utilisé dans le réacteur de Taishan-1".

(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Jean-Stéphane Brosse)