Allemagne : Les investisseurs gardent le moral

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Allemagne: les investisseurs gardent le moral[reuters.com]
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

BERLIN (Reuters) - Le moral des investisseurs allemands s'est moins dégradé que prévu ce mois-ci, montre l'enquête mensuelle de l'institut d'études économiques ZEW, reflétant des perspectives globalement optimistes pour la première économie de la zone euro.

Celle-ci s'appuie essentiellement sur la consommation des ménages pour assurer sa croissance, à la faveur d'un chômage au plus bas, d'une hausse des salaires réels et de faibles coûts d'emprunt. Un rebond des exportations et de l'investissement des entreprises vient également y apporter sa contribution.

L'indice ZEW de l'institut de Mannheim publié mardi ressort à 17,8 contre 20,4 en janvier. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une baisse de l'indice plus marquée, à 16.

Le sous-indice mesurant l'évaluation des conditions actuelles par les investisseurs a lui reculé plus que prévu, à 92,3, contre 95,2 en janvier - un pic depuis que la statistique existe, soit 1991 - et un consensus Reuters qui le donnait à 93,9.

"Ces derniers chiffres témoignent d'une perspective positive pour l'économie allemande", relève Achim Wambach, chercheur de l'institut de Mannheim, ajoutant que le sous-indice des conditions actuelles est encore à un niveau très élevé.

Il remarque également que les anticipations d'inflation commencent à se préciser pour la zone euro en général et l'Allemagne en particulier.

Jennifer McKeown, de Capital Economics, observe que le tassement de l'indice ZEW reflète plus une dépréciation boursière que de véritables soucis pour l'économie allemande.

"La formation probable d'une Grande Coalition gouvernementale devrait impliquer une forme de soutien budgétaire aux ménages dans les années qui viennent, ce qui, couplé à une revalorisation salariale modérée, devrait stimuler leur consommation", ajoute-t-elle.

Les quelque 464.000 adhérents du Parti social-démocrate (SPD) pouvaient voter depuis ce mardi pour ou contre l'accord conclu par leurs dirigeants pour reconduire la grande coalition ("GroKo") avec le bloc CDU-CSU de la chancelière Angela Merkel.

Le consultant londonien Capital Economics prévoit 2,7% de croissance en Allemagne cette année, alors que Berlin se contente d'une prévision de 2,4%.

L'Office fédéral de la statistique a confirmé la semaine dernière une croissance de 2,2% en 2017, soit 2,5% ajustés des effets calendaires, le taux le plus fort depuis 2011.

(Michael NienaberCatherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)