Frontex voit une pression migratoire toujours forte en 2018

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Frontex voit une pression migratoire toujours forte en 2018[reuters.com]
(Crédits : Francois Lenoir)

BRUXELLES (Reuters) - La pression migratoire aux frontières sud de l'Europe restera forte cette année malgré une forte baisse des arrivées illégales en 2017, a déclaré mardi l'agence européenne Frontex de surveillance des frontières extérieures de l'Union européenne.

Près de 119.000 migrants et réfugiés ont été interceptés l'an dernier alors qu'ils tentaient d'atteindre les côtes de l'UE à bord de bateaux de passeurs en Libye, plus de 42.000 sont passés de la Turquie à la Grèce et 23.000 autres d'Algérie et du Maroc vers l'Espagne, a déclaré le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, lors de la présentation du rapport annuel de l'agence.

"La pression migratoire illégale à nos frontières sud en Méditerranée restera à un très haut niveau en 2018", a dit Fabrice Leggeri lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

Le nombre d'arrivées illégales sur la principale route maritime, reliant la Libye à l'Italie, a fortement baissé depuis que les milices libyennes ont commencé à bloquer les départs en juillet dernier. En revanche, les franchissements illégaux de la frontière espagnole ont plus que doublé par rapport à 2016.

L'UE a fait du blocage des arrivées de migrants clandestins une priorité depuis la crise migratoire de 2015, qui a vu plus d'un million de personnes arriver sur son territoire.

Depuis la conclusion d'un accord entre la Turquie et l'Union européenne en 2016, qui a permis de réduire drastiquement les arrivées en Grèce, Frontex note que les ressortissants africains ont constitué près des deux tiers des 205.000 arrivées illégales détectées l'an dernier, contre 511.000 en 2016.

En 2017, Syriens et Nigérians ont représenté chacun 9% des arrivées totales, suivis par les ressortissants de Côte d'Ivoire, Guinée et Maroc. Plus de 18.000 Nigérians ont tenté de rejoindre l'UE via l'Espagne, et 14.000 Syriens ont cherché à entrer dans l'UE par la Grèce.

L'UE s'emploie à accélérer les retours des demandeurs d'asile dont la demande a été déboutée. Fabrice Leggeri a déclaré que Frontex avait participé l'an dernier à l'expulsion de plus de 14.000 personnes.

(Gabriela BaczynskaJean-Stéphane Brosse pour le service français)