Les syndicats de la SNCF brandissent la menace d'un conflit "majeur"

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Les syndicats de la sncf mettent le gouvernement en garde[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont menacé vendredi le gouvernement d'engager un conflit social "majeur" s'il devait recourir aux ordonnances pour faire adopter sa réforme sensible du secteur ferroviaire.

Les fédérations de la CGT, de l'Unsa, de Sud et de la CFDT se sont donné rendez-vous mardi prochain, au lendemain des annonces du Premier ministre Edouard Philippe sur le sujet, pour entériner ou non le principe d'une grève unitaire.

Le dossier, déjà épineux, a pris un caractère plus explosif encore après la remise, la semaine dernière, d'un rapport rédigé par l'ancien PDG d'Air France Jean-Cyril Spinetta contenant des propositions auxquelles les syndicats s'opposent vivement, à commencer par l'extinction programmée du statut des cheminots.

Les déclarations du secrétaire d'Etat Christophe Castaner, qui a évoqué jeudi sur BFM TV la "possibilité" de légiférer par ordonnances, ont alimenté la colère syndicale.

L'exécutif doit dévoiler lundi sa méthodologie et son calendrier.

"Les organisations syndicales CGT- UNSA - SUD-Rail et CFDT préviennent qu'en cas de recours à l'ordonnance, le gouvernement portera l'entière responsabilité d'un conflit majeur", peut-on lire dans un communiqué rédigé jeudi et publié vendredi.

"Nous ne laisserons pas un gouvernement quel qu'il soit préempter le service public ferroviaire l'année même des 80 ans de la SNCF", ajoutent les quatre fédérations.

Pour l'heure, la CGT-Cheminots, l'UNSA-ferroviaire, SUD-Rail ainsi que Force ouvrière, qui n'est pas représentative, ont appelé à manifester le 22 mars, une date qui coïncide avec une journée de mobilisation dans la fonction publique.

Mais les organisations syndicales craignent qu'il ne soit alors trop tard pour faire reculer le gouvernement et envisagent de bousculer leur calendrier.

Dans un communiqué diffusé jeudi, la CFDT-Cheminots s'est dite favorable au dépôt d'un préavis de grève reconductible pour dénoncer le possible recours aux ordonnances, qualifié de "provocation inutile" et d'"attaque sans précédent".

(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)