Agirc-Arrco : les retraites complémentaires enregistrent un excédent de 4,3 milliards

La retraite complémentaire des salariés du privé a dégagé un bel excédent de plus de 4 milliards d'euros. Des résultats sur lesquels la réforme des retraites n'a eu « aucun impact », précise l'Agirc-Arrco. Fin 2023, l'exécutif souhaitait ponctionner dans la caisse pour contribuer à l'augmentation des petites pensions.
4,3 milliards d'euros. C'est l'excédent enregistré en 2023 par l'Agirc-Arrco, qui gère de façon paritaire les retraites complémentaires des salariés du privé.
4,3 milliards d'euros. C'est l'excédent enregistré en 2023 par l'Agirc-Arrco, qui gère de façon paritaire les retraites complémentaires des salariés du privé. (Crédits : Reuters)

4,3 milliards d'euros. C'est l'excédent enregistré en 2023 par l'Agirc-Arrco, qui gère de façon paritaire les retraites complémentaires des salariés du privé. En 2022, il avait même atteint 5,6 milliards.

Ce résultat « est positif et rassurant pour les retraites des salariés du privé. Il est, comme on l'attendait, en légère baisse par rapport à l'année dernière », a déclaré lors d'une conférence de presse en ligne le vice-président de l'Agirc-Arrco, Didier Weckner.

Des résultats sur lesquels la réforme des retraites n'a eu « aucun impact », a-t-il été précisé. Les effets de la réforme des retraites, entrée en vigueur au 1er septembre, se feront sentir « progressivement » entre 2024 et 2030, d'après Didier Weckner. L'Agirc-Arrco a ainsi versé 92,4 milliards d'euros à ses 14 millions de pensionnés, soit 5,9 milliards de plus qu'en 2022.

Un résultat qui s'explique notamment par le fait qu'en 2023, les salaires ont augmenté de 4,6% et les créations d'emplois ont ralenti par rapport à 2022. Les ressources, issues des cotisations, ont donc progressé de 5,3%. Parallèlement, le nombre de retraités a augmenté, et les organisations syndicales et patronales gestionnaires ont décidé de revaloriser les pensions, de 5,1% en novembre 2022, puis de 4,9% en novembre 2023.

78,5 milliards d'euros de réserves

Par ailleurs, les réserves s'élevaient au 31 décembre à 78,5 milliards d'euros. Elles respectent ainsi la « règle d'or » du régime, qui exige un montant permettant à l'Agirc-Arrco de faire face, au minimum, à six mois de versement des retraites complémentaires. Les réserves sont « l'amortisseur des aléas économiques et démographiques », a souligné la présidente Brigitte Pisa, rappelant qu'au cours des 25 années, le régime y avait puisé 40 milliards pour « respecter » ses engagements.

Ce pilotage sur le temps long permet à l'Agirc-Arrco « d'assumer les revalorisations et mesures de solidarité (pensions de réversion, droits acquis au chômage...), sans jamais peser sur les générations futures », a-t-elle poursuivi. Dans ce système, 1% de revalorisation des pensions équivaut à un milliard d'euros.

Les projections établies à l'automne prévoient néanmoins une diminution des excédents et réserves dans les prochaines années, sous l'effet notamment de l'arrivée à la retraite de la « génération baby-boom » d'après-guerre.

Ponction de l'Etat envisagée

A l'automne, alors que les partenaires sociaux négociaient leur nouvel accord pluriannuel, l'exécutif avait réclamé à ce régime complémentaire, géré par les partenaires sociaux, une participation financière d'un à trois milliards d'euros annuels, pour contribuer à l'augmentation des petites pensions prévue par sa réforme des retraites, et plus largement à « l'équilibre » du système de retraites global.

Le gouvernement estime que l'Agirc-Arrco lui doit cet argent, puisqu'une partie de ses excédents a été générée par la réforme. Il a menacé de se servir dans les caisses, avant d'indiquer qu'il y renonçait « à ce stade », à condition d'obtenir des « avancées concrètes et rapides ».

Syndicats et patronat ont alors refusé de « signer un chèque » au gouvernement. Interrogée de nouveau sur ces velléités, la présidente Brigitte Pisa a déclaré que « le résultat de l'Agirc-Arrco appartient aux retraités et salariés du privé, ce n'est pas de l'argent public ».

Face aux pressions de l'Etat, les partenaires sociaux ont toutefois rouvert un « groupe de travail » pour discuter d'éventuelles mesures internes pour participer au relèvement des petites pensions. L'Agirc-Arrco, qui ne commente pas leurs travaux, précise que la prochaine réunion est prévue le 5 avril.

Fin du « bonus-malus »

Début avril, le « malus » temporaire de 10% appliqué depuis 2019 aux pensions complémentaires de nombreux retraités est supprimé. Il a déjà cessé de s'appliquer dès le 1er décembre pour tous les nouveaux retraités, et va désormais concerner l'ensemble des retraités. Aucun remboursement n'est en revanche possible.

Instaurée dans une période de finances tendues, cette mesure devait inciter les salariés à travailler un an de plus alors même qu'ils remplissaient les conditions légales pour partir à taux plein. A défaut, ils voyaient leur pension amputée de 10% pendant trois ans.

Un « bonus » s'appliquait à ceux travaillant deux à quatre ans supplémentaires. Il sera conservé pour ceux qui ne sont pas touchés par la réforme des retraites. Environ 700.000 personnes, soit environ 42% des retraités entrants, ont subi le malus depuis 2019, tandis que 1,3% ont bénéficié d'une surcote.

La fin du « malus » coûtera à terme 500 millions d'euros annuels au régime.

(Avec AFP)

Commentaires 12
à écrit le 30/03/2024 à 22:38
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La fin du racket en avril.... mais malgré un joli matelas, pas de remboursement des prélèvements indécents. Du vol, je vous dit. Quand je pense que les syndicats étaient contre l'âge pivot !

à écrit le 30/03/2024 à 16:56
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Tout va bien la réforme des retraites n'était pas utile !

à écrit le 30/03/2024 à 12:05
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Pour ce gouvernement, cela va être signe de mauvaise gestion qu'il faudra ponctionner naturellement !;-)

à écrit le 29/03/2024 à 20:17
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l'État devrait commencer par montrer l'exemple en terme de bonne gestion des deniers des français et son train de vie. Déjà , que récemment, à la lumière de l'exécutif de prendre des mesures de rigueur budgétaire, comme par Hazard, nos parlementaire...

à écrit le 29/03/2024 à 19:59
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Houla, va y avoir une SUPER TAXE sur les SUPER PROFITS de l agirc, qui sont indus car capitalistes donc de droite medef ultra libéral, pas comme les retraites des nantis de la SNCF ou des fonctionnaires par exemple...ok, tt le monde sait où ca va

le 29/03/2024 à 20:27
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Bref sur le dos des salariés du privé comme dab... Entre l'administration et les actionnaires, l'État à trouvé le bouc émissaire !

à écrit le 29/03/2024 à 15:37
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"Instaurée dans une période de finances tendues, cette mesure devait inciter les salariés à travailler un an de plus alors même qu'ils remplissaient les conditions légales pour partir à taux plein. A défaut, ils voyaient leur pension amputée de 10% p...

à écrit le 29/03/2024 à 14:07
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La réforme des retraites n'a eu aucun impact. Cette réforme était donc inutile.

le 29/03/2024 à 18:30
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Si, les réformes ont un impact, elles permettent de maintenir les grosses pensions de la génération ayant profité de la retraite à 60 ans au détriment des pensions des retraités suivants, c'est bien pour ça que Macron est le candidat préféré des plus...

le 29/03/2024 à 20:40
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Le mode de recrutement au sein de l'État ou au nouveau administratif c'est à prévoir où est-ce le système que tout en profita?

le 30/03/2024 à 10:09
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Bravo le discours marche parfaitement bien . Pour que la retraite soit correcte pour tous les salariés privés comme fonction publique repassons aux 39 heures ( j'ai commencé à 55 h/semaine) la fin des exonérations sociales un truc politique pour crée...

à écrit le 29/03/2024 à 12:22
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Ca s'appel pas un excédent mais du vol ! Massif ! C'est la maf (ia) !

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