Carburant : le gouvernement met la pression sur les distributeurs pour qu'ils « baissent plus vite » leurs prix

Invitée au micro de CNews ce mardi matin, la ministre de la Transition énergétique a réitéré ses appels aux distributeurs, afin que les prix du carburant reflètent davantage l'évolution à la baisse des cours internationaux du pétrole. Ceux-ci oscillent entre 70 et 75 dollars le bail depuis le début du mois de mai.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, veut que les prix des distributeurs reflètent « au plus proche » le recul des cours internationaux du pétrole.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, veut que les prix des distributeurs reflètent « au plus proche » le recul des cours internationaux du pétrole. (Crédits : Reuters)

[Article publié le mardi 09 mai 2023 à 11h40 et mis à jour à 12h34] Nouveau coup de pression sur les distributeurs de carburant. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, les a appelés à faire en sorte que les prix « baissent plus vite » afin qu'ils reflètent « au plus proche » le recul des cours internationaux du pétrole.

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« Je l'ai dit aux distributeurs de carburants : le prix à la pompe doit refléter au plus proche celui sur les marchés internationaux du pétrole, qui sont aujourd'hui à la baisse », a déclaré la ministre, interrogée par CNews ce mardi.

« Inacceptable »

Les cours du pétrole brut oscillent depuis début mai autour de 70-75 dollars le baril, retrouvant des niveaux qu'ils n'avaient plus été atteints depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022. « Le prix baisse à la pompe, mais il ne baisse pas assez vite », et pas aussi vite que « dans d'autres pays (...), nous souhaitons qu'il baisse plus vite », a insisté la ministre.

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Vendredi, sur son compte Twitter Agnès Pannier-Runacher avait déjà indiqué avoir « demandé aux distributeurs de répercuter au plus vite la baisse sur les prix à la pompe », jugeant « inacceptable que les entreprises augmentent leurs marges sur le dos des Français ».

« Et si les blocages ont eu un impact sur les coûts, que cela soit communiqué en transparence », avait-elle asséné, en référence aux mouvements sociaux dans l'énergie contre la réforme des retraites.

« Il est tout à fait réel que les blocages des raffineries et des mouvements sociaux de ces dernières semaines ont un impact sur les prix du carburant, puisque cela a suscité des coûts supplémentaires d'approvisionnement », a-t-elle précisé ce mardi.

Selon Agnès Pannier-Runacher, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, aura l'occasion de « rediscuter » de ce sujet « avec l'ensemble des distributeurs dans le cadre la réunion sur la lutte contre l'inflation », prévue jeudi.

Un repli causé par les craintes de récession mondiale

Les prix du pétrole sont en légère baisse ce mardi matin, reprenant leur souffle après plusieurs séances de forte hausse des cours, des données venant de Chine refroidissant le marché quant à la reprise économique du pays. Vers 12 heures, heure de Paris, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, perdait 0,99%, à 76,33 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, abandonnait 0,94%, à 72,47 dollars.

« Les marchés pétroliers (enregistrent) actuellement une correction baissière après trois jours de forte hausse », a expliqué Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

Les « perspectives économiques incertaines » de la Chine pèsent sur le brut, a noté Tamas Varga, de PVM Energy. Les exportations chinoises se sont tassées en avril, tandis que les importations ont poursuivi leur repli, pénalisées par une reprise fragile de la deuxième économie mondiale et une demande mondiale atone, selon des chiffres officiels publiés mardi.

Ces indicateurs économiques sont « des signaux d'alarme » pour le marché, même si la demande en brut de la Chine semble avoir repris, allant jusqu'à atteindre des chiffres records en mars, souligne Tamas Varga. Du côté de l'offre par ailleurs, « on craint de plus en plus que la production et les exportations de pétrole russe aient été terriblement sous-estimées », relève-t-il.

Les prix pétroliers avaient notamment été soutenus vendredi par « l'excellent rapport sur l'emploi aux États-Unis », affirment les analystes d'Energi Danmark. Ce rapport « semble avoir suscité l'espoir que le monde ne se dirige pas, après tout, vers une nouvelle récession », et donc une destruction de la demande de brut, poursuivent-ils. Jusque-là, la seconde moitié du mois d'avril et les premiers jours du mois de mai avaient été dominés par de fortes pertes pour les cours du pétrole en raison des craintes de récession.

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Les cours du pétrole reculent à cause des craintes de récession mondiale et sur le secteur bancaire américain, malgré les dernières coupes de l'Opep+, le cartel des pays pétroliers mené par l'Arabie saoudite et la Russie. Ces coupes, annoncées début avril, et effectives dès mai jusqu'à la fin de l'année 2023, avaient été interprétées par de nombreux analystes comme une volonté de l'alliance de défendre un baril de Brent au-dessus des 80 dollars.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 09/05/2023 à 16:59
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Coquille "entre 70 et 75 dollars le bail depuis le début du mois de mai" le baril

à écrit le 09/05/2023 à 14:07
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il se prend pour qui ??????? LES TAXES SONT MAJORITAIRES à lui de montrer l'exemple

à écrit le 09/05/2023 à 12:31
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Le gouvernement qui se prend pour Robin des bois. Comme c'est mignon. Malheureusement, l'économie, ça ne marche pas comme ca

le 09/05/2023 à 14:20
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Oh que si, en matière de macro économie, c'est la consommation interne qui évite la récession ou la stagflation. Si un des paramètres change, tout s'écroule. La situation actuelle est le prix à payer de l'inaction des gouvernements sur les fournisseu...

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