En France, "la situation légale, sociale et économique est de plus en plus précaire"

Le Secours catholique a publié son rapport annuel pour faire état de la pauvreté en France. Celle-ci semble s'enraciner tandis que les préjugés se multiplient concernant les personnes victimes de ce mal. Pourtant, les idées reçues sont très souvent fausses.
Si l'âge médian des adultes rencontrés en 2016 est de 40 ans pour les hommes et de 39 ans pour les femmes, les profils les plus touchés sont les seniors isolés (plus de 60 ans) et les jeunes familles (personnes de moins de 25 ans).

Le Secours catholique a publié son rapport annuel sur la pauvreté en France. L'association, qui a accueilli 1,5 million de personnes (dont 700.000 enfants) en 2016, a tiré deux constats principaux : les personnes les plus pauvres sont "toujours plus pauvres", et en parallèle, les préjugés se multiplient.

Statista pauvreté

(Un graphique de notre partenaire Statista)

Les besoins exprimés par les familles sont larges et peuvent concerner l'écoute, l'aide alimentaire ou vestimentaire, le logement, la mobilité, les démarches administratives, les problèmes bancaires, les loisirs, la santé...

Concernant le profil des personnes en situation de pauvreté, les femmes sont les plus touchées. En 2016, 56,3% des personnes rencontrées par le Secours catholique étaient féminines. Cela s'explique par une plus grande vulnérabilité économique (mères isolées, femmes seules âgées ayant une pension de retraite ou des ressources faibles...).

Suivent les adultes étrangers, qui représentaent 51,7% des personnes rencontrées. Le rapport explique :

"L'extrême pauvreté touche de plus en plus et indistinctement des couples et des familles entières chez les personnes de nationalité étrangère."

Et d'ajouter:

"Leur surreprésentation dans les accueils est avant tout la conséquence d'une situation légale, sociale et économique de plus en plus précaire."

De plus en plus de ménages sans ressources

Si l'âge médian des adultes rencontrés en 2016 est de 40 ans pour les hommes et de 39 ans pour les femmes, les profils les plus touchés sont les seniors isolés (plus de 60 ans) et les jeunes familles (personnes de moins de 25 ans).

Mais la précarité n'épargne pas les couples avec enfants. L'étude souligne en effet que la structure des ménages du Secours Catholique accueille un nombre important de familles monoparentales (29,6%) et de couples avec enfants (24,2%).

Bien qu'il s'agisse d'une légère baisse par rapport à 2015, le Secours catholique a annoncé avoir accueilli plus de 9 ménages sur 10 vivant sous le seuil de pauvreté 60% (indicateur européen Eurostat, en 2015, il est de 1.015 euros).

Enfin, la part des ménages sans ressources est en augmentation constante depuis quelques années. Et celle-ci regroupe principalement les hommes seuls, les couples avec enfants et les jeunes. Les étrangers sont également concernés.

Le logement, grosse source d'impayés

Concernant les conditions de vie, plus d'un quart des ménages rencontrés par l'association vit dans un logement précaire (logement non fixes et non durables tels que les hôtels, caravanes, mobile home, abri, centre d'hébergement ou encore rue...) et la couverture des aides sociales connaît une baisse.

Parmi les conséquences (et les causes), la plupart des ménages rencontrés par le Secours Catholique ont déclaré faire face à des impayés (factures ou échéances non réglées et non l'ensemble des crédits, ndlr), notamment liés au logement.

Rapport du Secours catholique

(Capture d'écran du rapport du Secours catholique)

Quelles solutions pour lutter contre la pauvreté ?

Au-delà du constat alarmant, le Secours catholique espère avec ce rapport casser les nombreux préjugés dont sont victimes les personnes pauvres.

Pour combattre les idées reçues, l'association a travaillé sur sa communication via Internet, notamment. Préjugé après préjugé, elle démonte les arguments pour prouver le contraire. "Ils font des enfants pour toucher des allocs", "ils profitent et ils fraudent", "le travail, si on cherche, on trouve".

Rapport du Secours catholique

(Capture d'écran du rapport du Secours catholique)

Parmi les affirmations, on notera par exemple que, la majorité des personnes rencontrées par le Secours catholique ne sont pas au chômage (62,5%) ; que 40% des accueilli.e.s avaient droit au RSA en 2016 et n'en ont pas fait la demande ; ou encore que le revenu mensuel médian des ménages reçus par l'association était de 548€.

En outre, l'association propose, au fil de son rapport, des propositions pour endiguer la pauvreté. On note notamment la mise en place d'un réseau d'acteurs et d'initiatives pour améliorer l'accès à l'alimentation ; l'instauration d'une allocation d'autonomie pour les jeunes ; la multiplication des rencontres avec les personnes en situation précaire et une facilité à leur donner davantage la parole ; le soutien aux initiatives issues de l'économie sociale et solidaire  ou encore l'amélioration de l'intégration des migrants...

Rapport du Secours catholique

(Capture d'écran du rapport du Secours catholique)

Commentaires 14
à écrit le 10/11/2017 à 17:14
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LA france a des aSsociations qui font du bon travail pour les pauvres :le secour populaire les restaurants du coeur ozama et plein de gens qui organise qui font vivre a travers des brocantes plein de pauvres, MOI ET MA FEMME DEPUIS NOTRE RETRAITE O...

à écrit le 10/11/2017 à 12:40
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Le secours catholique n'a pas de légitimité scientifique et universel pour donner un rendu scientifique et fiable du niveau de la pauvreté en France. C'est une étude au doigt mouillé.....Navrant que les médias nous la serve comme verité verifiée.

à écrit le 10/11/2017 à 11:05
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Les lois ne sont quasiment pas appliquées. Les budgets partent dans des usines à gaz ou des organismes écrans gérés par de faux spécialistes qui se servent au passage. J'ai entendu ceci de la part d'une assistante sociale pour une aide de 30 € :" ...

à écrit le 10/11/2017 à 9:14
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On aurait pu faire avec les memes donnees un article un peu moins bien pensant (mention particuliere a " accueilli.e.s" qui montrer tout de suite quelle est l orientation politique de l auteur de l article) - 50 % des pauvres n ont pas la nationalit...

à écrit le 09/11/2017 à 19:17
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L' état qui pompe 57% du PIB et de plus en plus de "sans dents", de "gens qui ne sont rien", c'est bien la preuve que la politique de redistribution gocho promut par Hollande et son dauphin, ça ne marche pas.

le 09/11/2017 à 20:32
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Il y a d'autre part des gens de plus en plus riches et de l'évasion fiscale ?

à écrit le 09/11/2017 à 18:54
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Je suis retraité donc j'ai eu la chance de travailler toute ma carrière (44 ans & 3 trimestres ) ainsi que ma femme pour le meme score .En 1962 il y avait 50000 chomeurs, du travail pour tous à tous les coins de rue .Nous avons fait les 30 glorieuses...

le 09/11/2017 à 19:48
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Un chose est sûre, vous en avez profité et tout cela c est’ grace à votre génération dorée. Rassurez m le retraité ,on va travailler plus, plus longtemps et gagner moins à la retraite mais on pleure pas sur les politiciens nous. On avance et on se p...

le 09/11/2017 à 19:57
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De la part de la génération sacrifiée qui n'aura pas de retraite d'ici là. un grand merci pour votre mot et la dernière phrase si vrai ! Encore merci car c'est la 1ère fois qu'un ainé le voit de cette façon devant moi. Les autres disent qu'on est pas...

à écrit le 09/11/2017 à 17:20
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Merci beaucoup. Et bien oui beaucoup de stéréotypes venant surtout de la part de retraités qui ont vécu à l'époque des trente glorieuses qui ont donc connu la retraite tôt et complètement déconnecté du travail vont aller voter en masse pour les g...

le 10/11/2017 à 9:18
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Pour une fois, "citoyen blase" a un commentaire censé ! Il faut bien reconnaitre qu une bonne partie des retraité vivent dans une bulle vu qu ils frequentent essentiellement d autres retraités. Et meme s ils ont de enfast, ceux ci on deja au moins...

le 10/11/2017 à 14:27
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"Pour une fois, "citoyen blase" a un commentaire censé !" Dommage pour cette phrase diffamatoire sinon je suis entièrement d'accord avec ce que vous dites. Donc selon votre raisonnement ce que vous dites est faux alors ? -_- Et oui mon am...

à écrit le 09/11/2017 à 17:20
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La solution n'est pas dans plus d'allocations, mais dans moins d'allocations et dans plus de formation et de travail.

le 10/11/2017 à 11:00
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Les gens sont sur-formés actuellement.

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