Fin de vie : le gouvernement va augmenter son budget pour les soins palliatifs de 1,1 millard d'euros d'ici 2034

La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé ce samedi dans une interview au Monde, que l'Etat allait porter son budget consacré aux soins palliatifs à 2,7 milliards d'euros en 2034 soit une hausse de 1,1 milliard par rapport à aujourd'hui.
« En 2034, on aura 2,7 milliards d'euros consacrés aux soins d'accompagnement. Soit 1,1 milliard de plus qu'aujourd'hui. C'est un effort décisif voulu par le président de la République et le premier Ministre », a affirmé Catherine Vautrin.
« En 2034, on aura 2,7 milliards d'euros consacrés aux soins d'accompagnement. Soit 1,1 milliard de plus qu'aujourd'hui. C'est un effort décisif voulu par le président de la République et le premier Ministre », a affirmé Catherine Vautrin. (Crédits : GONZALO FUENTES)

Le sujet de la fin de vie est au coeur des débats politiques et celui de son financement aussi. Dans cette optique, la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a annoncé ce samedi, dans une interview au Monde qu'elle allait fortement augmenter le budget consacré aux soins d'accompagnement (aussi appelés palliatifs) d'ici dix ans.

« En 2034, on aura 2,7 milliards d'euros consacrés aux soins d'accompagnement. Soit 1,1 milliard de plus qu'aujourd'hui. C'est un effort décisif voulu par le président de la République et le Premier ministre », a affirmé la ministre dans une interview au Monde.

Cette dernière a notamment détaillé la stratégie de l'exécutif sur les soins palliatifs. « On a besoin d'aller plus loin dans la prise en charge de la douleur dans sa globalité et pour tous les publics, y compris les enfants », constate Catherine Vautrin.

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Un des deux piliers de la loi sur la fin de vie

La ministre a d'ailleurs précisé que ce plan gouvernemental sur les soins palliatifs « figure en partie dans le projet de loi sur la fin de vie ». Pour rappel, ce projet de loi sera examiné en séance plénière à l'Assemblée nationale à partir du 27 mai, a annoncé début mars le Premier ministre Gabriel Attal sur X (anciennement Twitter).

Mais, « avant l'aide à mourir, le modèle français de la fin de vie, c'est d'abord une politique ambitieuse de renforcement des soins palliatifs et d'accompagnement », a estimé la ministre, ce samedi. « Avant l'adoption de l'aide à mourir, on aura déjà augmenté l'offre de soins palliatifs car notre stratégie est, dans les 10 ans, de donner une impulsion forte, et ce dès les trois prochaines années », promet celle qui pilote cette réforme sociétale-clé du second quinquennat d'Emmanuel Macron.

Celui-ci avait annoncé que la stratégie sur la fin de vie reposait sur deux piliers :  l'ouverture du droit à mourir et le développement des soins palliatifs. « Le projet de loi aura une première partie sur les soins d'accompagnement, une deuxième sur le droit des patients et des aidants, et une troisième sur l'aide à mourir », a exposé Emmanuel Macron lorsqu'il a dévoilé les grandes lignes du projet de loi sur la fin de vie dans un entretien croisé à Libération et à La Croix il y a près d'un mois.

21 unités de soins palliatifs en plus

Avant l'annonce détaillée de la stratégie 2024-2034 pour les soins palliatifs, nourrie d'un rapport d'experts pilotés par le professeur Franck Chauvin, la ministre de la Santé Catherine Vautrin a plusieurs fois évoqué des mesures majeures en vue : création de 21 unités de soins palliatifs dans les départements en étant dépourvus, « maisons d'accompagnement », pour compléter le dispositif entre l'hôpital et le domicile, ou encore structuration d'une filière universitaire sur les soins palliatifs.

« Le nombre de patients qui nécessiteront des soins palliatifs va croître de 16% en dix ans. Nous allons augmenter les crédits de 66%. Les crédits (sécurité sociale) aujourd'hui engagés pour les soins palliatifs sont d'1,6 milliard d'euros. Nous prévoyons 1,1 milliard de plus en dix ans. Et donc on additionne chaque année des crédits nouveaux. Pour être précise, cela se traduira par des mesures nouvelles financées à hauteur de 100 millions d'euros en moyenne chaque année sur l'ensemble de la décennie », a détaillé Catherine Vautrin dans son interview au Monde.

Manque de personnel soignant

Les financements promis « sont une avancée importante. Mais on sera très vigilants sur l'inscription concrète des crédits dans le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale), car la version 2024 ne contenait pas une ligne sur les soins palliatifs », a cependant répondu Claire Fourcade, présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP). « 2034 c'est loin, et on souhaiterait une inscription pluriannuelle », a-t-elle ajouté.

La disponibilité de soignants est en question alors que la crise de l'hôpital persiste. Dans un rapport publié en juillet, la Cour des comptes avait souligné que la moitié des malades nécessitant des soins palliatifs n'y avaient toujours pas accès. « C'est une source d'inquiétude majeure », a souligné Claire Fourcade. Dans certains départements censés ouvrir des unités spécialisées dès 2024, « il n'y a aujourd'hui personne pour le faire », et actuellement, « des lits ferment » par endroits « faute de personnel », dit-elle. La SFAP, qui est contre la légalisation de l'assistance au suicide, craint que le projet de loi à venir ne décourage encore plus de soignants.

Pour l'association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD) au contraire, soins palliatifs et légalisation de l'aide active à mourir sont deux volets indispensables d'une « loi équilibrée ». « Il va falloir former, infuser cette culture »: « que du généraliste au spécialiste tout le monde soit capable d'avoir dès le stade précoce de la maladie la discussion avec la personne concernée, avec un accompagnement jusqu'au bout » si elle demande l'assistance au suicide, a réagi le président de l'ADMD, Jonathan Denis.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 07/04/2024 à 19:25
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Pas fichu d'avoir un budget équilibré aujourd'hui, se permet de faire des prévisions pour 7 ans après avoir quitté le pouvoir. Le pire çà lui pârait normal !

à écrit le 07/04/2024 à 13:13
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Oui aux soins palliatifs. Mais il faut encore plus : Dès que la Loi sera voter sur l'EUTHANASIE, il faut comme pour l'avortement, que cette Loi soit inscrite dans la constitution.

à écrit le 06/04/2024 à 19:41
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Il faut mettre tout le gouvernement en soin palliatif.. ceci explique celà... Quoi que c'est largement trop tard. On ne peut plus pallier à leur incompétence multidomaine.

le 06/04/2024 à 21:11
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Les soins palliatifs ne sont pas adaptées avec ce gouvernement, multi-incompetent et multi vaniteux. Il faut les mettre au boulot. On pourrait leur faire fabriquer la future centrale nucléaire du port de Marseille.

à écrit le 06/04/2024 à 18:41
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